Victime d'une agression à l'essence, mardi soir, Rayhana, comédienne et auteure d'origine algérienne, est submergée de marques de soutien et de sympathie, en France, de la part de responsables politiques, d'associations féministes, d'organisations de défense des droits de l'homme, d'intellectuels et de particuliers. Hier après-midi, à l'appel de plusieurs associations, dont Ni putes ni soumises, un rassemblement a été organisé. D'Algérie les messages de citoyens, d'intellectuels, de démocrates affluent également. Mais rien de la part des autorités algériennes, déplore l'artiste. Sur ses agresseurs, Rayhana et son entourage professionnel restent prudents, l'enquête a été confiée à la section antiterroriste de la brigade criminelle. Les enquêteurs pensent sérieusement qu'il existe un lien entre la pièce que présente l'artiste et cette agression. Sa pièce de théâtre A mon âge, je me cache encore pour fumer, à l'affiche de la Maison des Métallos dans le XIe arrondissement parisien jusqu'à hier, a fait un tabac, et ce, bien avant les agressions dont elle a été l'objet. La pièce affiche complet depuis début janvier, nous affirment les responsables du théâtre. Le bouche à oreille a bien fonctionné assez rapidement. La pièce a bénéficié d'une bonne presse, de nombreux comptes rendus par Le Masque et la Plume, le Figaro, le Monde, Télérama, L'Humanité, Le Parisien… et des journaux spécialisés. El Watan en a également rendu compte. Soit 49 articles, ce qui est exceptionnel, nous affirme Isabelle Muraour, attachée de presse. « Ces articles sont sortis avant l'agression de Rayahna, c'est-à-dire que les journalistes se sont intéressés à la pièce elle-même. » « C'était complet déjà fin décembre. Quand on a commencé, il n'y avait pas de réservation pour les jours à venir, on s'inquiétait un petit peu, et le bouche à oreille a pris. La presse est sortie fin décembre et dans la première semaine de janvier, le 6 ou 7 janvier c'était complet. » La pièce était programmée depuis trois mois à la Cartoucherie pour septembre. Elle est pressentie pour être jouée dans d'autres théâtres. Les options commencent à tomber.