La défaite face à la Colombie (1-0) mercredi a coûté cher au Brésil et n'a peut-être pas fini de le hanter : la Seleçao a vu sa série de onze victoires de suite prendre fin et elle a perdu Neymar jusqu'à la fin du tournoi. Le prodige du FC Barcelone a été exclu après la rencontre pour une altercation avec des joueurs colombiens : la Conmebol, la Confédération sud-américaine de football, lui a infligé vendredi une suspension sévère de quatre matchs. Si elle veut remporter pour la neuvième fois de son histoire la Copa America, la Seleçao devra se passer de sa seule star, qui a inscrit neuf buts lors de ses douze dernières sorties sous le célèbre maillot auriverde. La Fédération brésilienne peut décider de faire appel, mais cela ne changera pas la donne à court ou même à moyen terme : la suspension ne sera jamais ramenée à un ou même deux matchs. Dans le groupe C, les quatre nations qui comptent toutes trois points peuvent donc encore décrocher leur billet pour les quarts de finale. Même sans Neymar et encore fragilisé par cette déroute de «sa» Coupe du monde, le Brésil ne devrait pas trembler face au Venezuela qui ne compte qu'une seule victoire face à la Seleçao en 21 confrontations et qui pointe au 72e rang mondial. Falcao discret «Neymar est un grand joueur, c'est notre star, mais tout le monde est prêt et préparé à décrocher ce qu'on est venu chercher», a insisté Philippe Coutinho. «Nous avons un effectif assez costaud pour nous qualifier sans lui», a assuré l'attaquant de Liverpool, pressenti pour débuter la rencontre en remplacement de Neymar. «Si c'est Coutinho qui le remplace, je sais qu'il sera prêt : c'est l'un des meilleurs joueurs de Liverpool et il a toujours bien joué en sélection. Avec ou sans Neymar, notre jeu sera le même, rapide et offensif», a assuré de son côté Fernandinho. Le Brésil n'est pas le seul prétendant au titre en difficulté : la Colombie jouera son avenir dimanche deux heures (19h00 GMT) avant la Seleçao. L'équation est la même pour les Cafeteros qui doivent battre le Pérou : ils se présenteront eux dans leur meilleure configuration, même si Radamel Falcao est, à l'image de sa saison à Manchester United, très discret. «Il faudra jouer avec la même attitude que contre le Brésil», a prévenu Edwin Valencia. «Le Pérou a des attaquants habiles avec le ballon et costauds, il faudra concrétiser la moindre de nos occasions», a espéré l'attaquant de Santos. Ultime pied de nez de cette phase des poules riche en surprises, le vainqueur du groupe pourrait retrouver un sacré client en quart, comme l'Uruguay ou le Paraguay, tandis que son dauphin héritera d'un adversaire moins prestigieux, la Bolivie, 2e du groupe A.