Si les dépassements des délais ne sont pas rares dans les projets d'utilité publique, le cas de la rénovation du stade municipal d'Akbou a battu tous les tristes records. Le chantier s'est enlisé dans un retard injustifié depuis neuf ans. Abandonné à son triste sort, cet eternel chantier est devenu un lieu de débauche et de désœuvrement. Propriété de la commune d'Akbou, qui l'a hérité à la faveur d'un acte notarié établit en 1962, ce stade a bénéficié d'un projet de rénovation, en 2001. Les travaux avaient été confiés à l'Agence foncière communale. Le chantier a été lancé, en 2002, pour un délai d'une année. Depuis, les coups d'arrêts des travaux se sont multipliés. En cause : l'agence foncière a été dissoute avant l'achèvement des travaux. Après un arrêt qui a duré six longues années, les travaux ont repris en octobre 2008. La gestion approximative et le manque de volonté de la collectivité ont eu raison de la poursuite sérieuse du chantier. Entretemps, l'ambition du plan de rénovation a été revue à la baisse. Projeté initialement selon la fiche technique sur cinq niveaux, le bloc attenant aux gradins de la façade sud a été réduit à deux étages. Depuis, les gradins et les vestiaires, ainsi que les locaux commerciaux qui ont été vendus sur plan, ont été réceptionnés. Mais la salle de sport, la pose de la pelouse synthétique, l'aménagement de la piste d'athlétisme et la construction de l'auberge attendront. Selon un PV de l'APC, l'enveloppe budgétaire du projet révisée, à la faveur des surcoûts du projet, est passée de 530 à 778 millions de dinars. Lors d'une session tenue en octobre 2008, l'APC a pris la résolution de demander à l'agence foncière de se désengager de ce projet pour le reprendre à son compte. Décision a été prise alors de dégager un financement de 34 millions de dinars du budget communal pour l'achèvement du projet. Mais la reprise du chantier est, à ce jour, suspendue au dénouement du conflit qui plombe le fonctionnement de l'APC. Et les sportifs, les footballeurs en tête, sont les premiers à s'élever contre cet énorme gâchis.