L'annulation des crédits à la consommation n'a pas été de nature à revoir à la baisse les importations de véhicules, et l'orientation des crédits vers l'immobilier n'est pas encore chose due. Le volume des importations de l'Algérie durant l'année écoulée s'est situé à des niveaux très élevés, nonobstant les dispositions de la loi de finances complémentaire, destinées pourtant à faire chuter la courbe des importations. Echec et mat pour le gouvernement. Contre toute attente, les importations du pays ont atteint 39,10 milliards de dollars en 2009, contre 39,47 milliards de dollars en 2008, une insignifiante diminution de 0,95%, précise une note évaluative diffusée hier par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) relevant des Douanes nationales. Trois groupes de produits ont connu des hausses pendant l'exercice écoulé. Il s'agit du groupe des « biens d'équipements agricoles » avec 229 millions de dollars en hausse de 31,61%, celui des équipements industriels avec 15,04 milliards dollars en hausse de 14,9% et les demi-produits avec 10,24 milliards de dollars (+2,34%). Le groupe « alimentation » a connu une baisse 25,6%, passant de 7,81 milliards de dollars en 2008 à 5,81 milliards de dollars en 2009, relève la note du CNIS, reprise par l'APS. La facture mobilisée pour le groupe « énergie et lubrifiants » (-17,85%) a également connu également une baisse, passant de 594 millions de dollars à 488 millions, suivi des « produits bruts » (-14,78%) pour totaliser 1,18 milliard de dollars et enfin les « biens de consommation » qui ont baissé de 4,71% à 6,09 milliards de dollars. Ceci dit, la facture des importations continue à se situer à des niveaux très élevés, portée à 39,10 milliards de dollars en 2009, contre 39,47 milliards de dollars en 2008 et 27,63 milliards en 2007. En 2006, les importations étaient de l'ordre de 21 milliards de dollars et 20 milliards en 2004. Ainsi, comparativement à 2004, la facture a presque doublé durant un laps de temps de cinq années seulement. Et pourtant, en instituant les mesures « controversées » de la loi de finances complémentaire 2009, le gouvernement tablait sur une baisse de 5% de la facture des importations à fin 2009. Les exportations ont chuté de 44,91% Force est de constater que non seulement l'objectif escompté n'a pas été atteint, mais il s'avère en fin de compte que c'est le simple consommateur qui a payé les pots cassés. L'annulation des crédits à la consommation n'a pas été de nature à revoir à la baisse les importations de véhicules, et l'orientation des crédits vers l'immobilier n'est pas encore chose due. Par ailleurs, l'Algérie a fortement perdu sur la courbe des revenus en 2009. Cette perte s'explique par une chute de 44,91% des exportations du pays. Celles-ci n'ont pu atteindre que 43,68 milliards de dollars durant l'année 2009, contre 79,29 milliards de dollars en 2008. Le recul des exportations algériennes, exclusivement en hydrocarbures, s'est répercuté sur l'excédent de la balance commerciale qui est passé de 39,81 milliards de dollars en 2008 à seulement 4,5 milliards de dollars en 2009. Cette baisse s'explique essentiellement par la baisse des cours du pétrole sur les marchés internationaux, chose qui explique la forte dépendance de l'économie algérienne des hydrocarbures. De ce fait, le taux de couverture des importations par les exportations est passé à 112% en 2009, contre 201% durant 2008. Tous les groupes de la structure des exportations ont baissé, à l'exception de celui des biens de consommation qui a connu une hausse de 53,13%, passant de 32 millions de dollars en 2008 à 49 millions de dollars l'année écoulée. S'agissant de la formule de paiement, les importations réalisées l'année dernière ont été financées essentiellement par cash à raison de 74,39%, soit 29,09 milliards de dollars. Les lignes de crédit ont financé 13,20% (5,16 milliards de dollars), en hausse de 33,35%, alors que 4,73% des importations de l'Algérie ont été financées par le recours aux comptes devises propres avec 1,85 milliard de dollars, et 7,68% (plus de 3 milliards de dollars) par d'autres modes de financement, précise le Cnis. Durant l'exercice écoulé, les principaux clients de l'Algérie étaient les Etats-Unis d'Amérique avec 9,26 milliards de dollars, l'Italie (6,29 milliards de dollars), l'Espagne (5,32 milliards de dollars), la France (4,63 milliards de dollars), les Pays- Bas (2,62 milliards de dollars), la Turquie (2,06 milliards de dollars) et le Canada avec 2,01 milliards de dollars. Quant aux principaux fournisseurs, la première place est revenue à la France avec 6,14 milliards de dollars, suivie de la Chine (4,69 milliards), l'Italie (3,68 milliards), l'Espagne (2,94 milliards), l'Allemagne (2,74 milliards) et les Etats-Unis d'Amérique avec 1,99 milliard de dollars.