Formule vedette de l'habitat de l'année 2002, la location-vente de logements annoncée avec fanfare par le gouvernement bat de l'aile. Les programmes AADL et CNEP-Banque, au total 120 000 logements, censés couvrir environ 40% de la demande globale auprès de l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL), tardent à se concrétiser même si ce total ne représente que 9% du déficit global en logement dans le pays, à en croire les estimations du CNES, qui le situe autour de 1,3 million de logements. Si pour l'AADL les livraisons sporadiques contrastent avec les espoirs qu'a suscités dans de larges pans de la société une telle formule, la Cnep-Banque, par le biais de sa revue trimestrielle Cnep News, annonce la reprise de son activité principale, à savoir le financement de l'immobilier à partir de cette année. Il a été annoncé le lancement du financement du programme des 65 000 logements « dès que le problème du foncier sera réglé : la disponibilité des assiettes avec actes et permis de construire ». Ce programme accuse un retard de plusieurs années en raison, dit-on, de manque de disponibilité d'assiettes foncières, notamment dans les grandes villes comme Alger. Face à des projections de réalisation d'un million de logements d'ici à 2010, annoncé par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, et dont 80 000 logements de type location-vente seront confiés à la Cnep-Banque, cette dernière annonce pour l'heure « la mise en place d'une démarche » visant la commercialisation du reliquat des 21 629 logements invendus. Une opération, ajoute la même source, qui s'inscrit dans le cadre de la décision du chef du gouvernement prise lors du Conseil interministériel du 28 juin 2004. Un programme, rappelle la banque, interrompu pour de multiples raisons liées aux paramètres de risque de financement, d'une part, et à la crédibilité du promoteur et du non-recouvrement des créances, d'autre part. La banque rappelle, en outre, que sur les 35 000 logements en mévente que lui a confié le gouvernement pour achèvement et commercialisation, 9000 devraient être repris par l'Etat pour le renouvellement du parc du logement de fonction et d'astreinte des administrations. Seront commercialisés dans la même tranche quelque 4377 logements par la Cnep-Banque en coordination avec sa filiale Cnep-Immo, selon trois formules, ajoute la même source, à savoir la vente libre, la vente suivant listing destinée aux épargnants d'abord, avant d'être élargie aux non-épargnants, et enfin la vente par adjudication au plus offrant pour les habitations individuelles. L'établissement financier a indiqué que 1726 demandes sur les 2462 logements disponibles ont étés formalisées pour la tranche relative à la vente libre, alors que 1367 dossiers ont été déposés à travers le territoire national concernant l'acquisition de logements destinés exclusivement aux épargnants. Par ailleurs, la banque rappelle qu'au-delà de la date butoir fixée par le gouvernement, les logements invendus seront versés vers le social et l'Etat les rachètera pour un montant forfaitaire d'un million de dinars par unité. La Cnep-Banque a été appelée également à finaliser l'opération de transfert des logements promotionnels invendus vers le secteur social, au nombre de 6173 sur les 13 737 logements à transférer. Des difficultés de transfert liées à l'absence d'actes de propriété et de permis de construire pour certains, ajoute la même source.