Des lycéennes traversent la forêt, à pied, pour rejoindre leur établissement. « Cela fait plus de 20 ans que nous nous plaignons, mais rien n'a été fait », s'insurge un habitant de la localité. Les autorités municipales de Souk El Had, une commune située à une quinzaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, peinent à prendre en charge tous les problèmes vécus par les habitants. Le lycée reste l'une des revendications majeures de la population. En effet, la commune en est dépourvue. Cela pénalise lourdement les lycéens de la région. Ceux-ci sont contraints de rallier la ville de Thenia, distante de 5 km, pour suivre leurs études secondaires. Leur tâche se complique davantage, notamment pour les filles de Balloul, un village sis à 1 km du chef-lieu, lorsque celles-ci doivent emprunter un chemin dangereux longeant la voie ferrée, au milieu de la forêt. Le danger encouru par les filles qui aspirent accéder un jour aux études supérieures est la conséquence de l'absence du ramassage scolaire. « Le conducteur du bus de la commune est parti en retraite. Depuis, il n'a pas été remplacé », nous dit-on. Le sentiment d'insécurité est constamment présent à Souk El Had. En effet, l'absence de la surveillance du passage à niveau au village de Balloul et d'une passerelle, aux Quatre Fermes sur la RN5, fait vivre les habitants dans une perpétuelle inquiétude. Cette peur bleue est largement compréhensible d'autant plus que des innocents, notamment des petits enfants, continuent de mourir dans ces « traquenards ». « Ça fait plus de 20 ans que nous nous plaignons, mais rien n'a été fait », nous a dit un habitant des Quatre Fermes. Si l'argument de la municipalité lié à son incapacité à prendre en charge la construction d'un lycée a pu convaincre les habitants, celui relatif à la sécurisation de ces deux passages dangereux ne convainc absolument personne. Les habitants n'arrivent pas à comprendre comment une commune dont le nombre d'habitants est estimé à 7000 et qui compte uniquement que trois petits villages peine à répondre à cet appel de détresse. Cela est d'autant plus regrettable que le passage à niveau continue de causer des pertes en vies humaines. Selon le secrétaire général de l'APC, cette revendication est inscrite dans le programme des projets de l'APC. Mais, le projet de la passerelle a peu de chances d'être concrétisé. La raison invoquée est : « Ces fermes sont recensées dans l'habitat précaire et la population qui y habite sera prochainement déplacée au centre-ville. » Khaled, un de ceux qui ont formulé une demande de logement dans le cadre social, nous a dit que seulement deux familles de la localité ont récemment bénéficié de logements. A Souk El Had, le secteur économique et commercial n'arrive pas à se développer. Pourtant la ville recèle d'énormes potentialités. Souk El Had est traversée par le chemin de fer et la RN5, une ligne névralgique pour tout échange économique entre l'est et le centre du pays. Mais à priori, cette chance est loin d'être exploitée. Idem pour la création de la zone d'activités. Elle a rencontré de multiples embûches. Et la ville n'est pas dotée d'un marché. Même les commerces manquent terriblement dans cette ville. Même le programme présidentiel des 100 locaux n'est pas achevé.