Ce sont les autorités russes et le consortium de construction aéronautique OAK qui l'ont annoncé, hier, dans un communiqué de presse. Le chasseur multirôles de Sukhoi a réussi à s'imposer rapidement comme le couteau suisse de l'armée de l'air algérienne, au vu de ses capacités de police aérienne, de reconnaissance visuelle et électronique et ses capacités accrues en bombardement. Les 44 Su30, préalablement reçus à partir de la fin 2007, ont joué un rôle clé dans la prévention des débordements inhérents aux conflits dans le Sahel et en Libye. Ils ont aussi permis de contribuer à l'élimination de terroristes aux frontières avec la Tunisie, la Libye, le Niger et le Mali. Basés à Oum El Bouaghi, Ouargla et Tamanrasset, les trois escadrons multirôles de la 12e escadre ont été de tous les fronts ces cinq dernières années. Ce lot additionnel qui sera reçu entre 2016 et 2017 viendra renforcer le déploiement aérien à l'ouest du pays. L'Algérie a entamée une modernisation accrue de sa force aérienne depuis la fin des années 2000. Plus d'une centaine d'hélicoptères de nouvelle génération et un escadron d'avions de formation avancée Yak130 ont donné, au côté du Sukhoi 30, une longueur d'avance à l'armée algérienne par rapport à ses voisines en Méditerranée occidentale. Cette modernisation, encore en cours, attend le renouvellement des bombardiers Su24 par leur équivalent de nouvelle génération Su32 et le choix d'un chasseur intercepteur viendra remplacer à la fois les vénérables Mig25 et les Mig29, qui ont actuellement la lourde tâche d'assurer la protection de l'espace aérien des éventuelles intrusions d'avions étrangers. L'hésitation de l'état-major, qui pourtant était en négociation avancée pour l'achat de Su35, reste incompréhensible. Des sources évoquent des pressions internes pour retarder cet achat et des tendances favorables à d'autres appareils occidentaux. Personne ne peut dire aujourd'hui si ce contrat pâtira de l'embargo imposé par les pays occidentaux à la Russie dans le domaine de l'armement, dans la mesure où les précédents lots reçus par l'Algérie étaient équipés de technologies européennes, françaises et suédoises notamment. Selon nos sources, le géant de l'électronique de défense français Thales est déjà sur les rails pour équiper les 14 Su30 additionnels en instruments avioniques et aurait déjà décroché un contrat dans ce sens. Selon les experts, il faudra s'attendre à un ralentissement, prévu de longue date, des commandes militaires algériennes à partir de 2017 pour une rationalisation des commandes et un fondu cycle de modernisation vers 2022.