C'est le cas de la démarche actuelle pour l'installation d'un Conseil de l'ordre et l'élaboration d'une charte d'éthique et de déontologie du vétérinaire. Cette initiative impliquant autant les praticiens que les fonctionnaires n'est pas inédite et des textes ont déjà été rédigés dans le passé, sans que les efforts ne soient récompensés par la promulgation d'un décret. Ancien directeur des services vétérinaires (DSV) et représentant actuel pour l'Afrique du Nord de l'Organisation internationale de la santé animale (OIE), Rachid Bouguedour a expliqué l'échec par le fait que «dans l'exposé des motifs, le ministre en poste à l'époque a été presque insulté». Pour lui, intervenant à l'ouverture des travaux, la critique va aussi à l'adresse des animateurs qui travaillent pour la mise en place du Conseil et qui, selon lui, ne doivent pas se présenter aux élections afin de laisser la place aux autres par souci de transparence. Le ministre actuel, Ferroukhi, semble être favorable à la promulgation d'un décret dans ce sens et c'est ce que rappelle M. Boughanem, qui a parlé de réelle nécessité d'organiser la corporation. Le représentant du ministre de l'agriculture a évoqué la mise en place d'une cellule de réflexion, un groupe officiel formé par 18 vétérinaires, praticiens privés et fonctionnaires chargés d'élaborer un code de déontologie de l'exercice de la médecine vétérinaire et d'œuvrer à mettre en place un Conseil de l'ordre. Le projet va être présenté au gouvernement en 2016. La même année, des assises sont prévues devant sortir avec une feuille de route. Un groupe de travail chargé d'organiser cette rencontre de concertation a déjà été installé. «Nous ne pouvons pas élaborer des stratégies de lutte contre les maladies si on n'a pas l'information et, vu sous cet angle, le Conseil va jouer un rôle important car vous (les praticiens privés) êtes nos yeux sur le terrain», a indiqué Karim Boughalem précisant plus loin que «c'est le praticien privé qui donne l'alerte en premier». Selon ce même responsable, l'Etat consacre un milliard de DA par an réparti entre le financement du mandat sanitaire, le règlement des indemnisations et l'acquisition de matériel. L'idée d'un Conseil de l'ordre ne fait pourtant pas l'unanimité au sein de la corporation et Zoheir Seffih, l'un des plus anciens praticiens privés, compte faire entendre sa voix lors de ces assises pour proposer en priorité la discussion autour du mandat sanitaire (voir entretien ci-dessous) qu'il juge dans sa forme actuelle inadapté aux réalités du terrain.