L'installation de l'ordre des médecins vétérinaires et la promulgation du code d'éthique et de déontologie tardent à aboutir. Et les vétérinaires peinent cette fois-ci à prendre leur mal en patience. Il faut dire que, contrairement à beaucoup d'autres professions libérales, les vétérinaires ne sont toujours pas dotés d'un organe moralisateur. Leur profession sombre, de ce fait, de jour en jour, dans une anarchie affligeante. Et, pourtant, selon les dires du Dr Rachid Bouguedour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, «l'administration n'est pas contre le code de déontologie de la profession de vétérinaire». Toutefois, et c'est là où se situe le hic, selon lui, «depuis 2006, nous n'avons reçu aucun document dans ce sens. Il est vrai qu'auparavant nous avions reçu une proposition de texte. Seulement, celle-ci doit être améliorée. La balle est dans le camp des vétérinaires». Cette déclaration est interprétée comme une réponse directe et sans équivoque aux sollicitations de la commission nationale provisoire de l'ordre des médecins vétérinaires. Structure chargée, suite à des assemblées générales électives, par l'ensemble des vétérinaires, praticiens privés ou fonctionnaires exerçant dans le public, de mettre en place «un conseil de l'Ordre et un code de déontologie qui concerneraient tous les vétérinaires algériens». Cependant, ce projet, qui dure depuis 15 ans, a besoin, selon la commission national de l'ordre des médecins vétérinaires d'un engagement concret de la part de la tutelle. Dans un communiqué remis hier à notre rédaction, les porte-parole de ladite commission réclament une entrevue avec Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, pour «enclencher les processus officiels d'aboutissement à la promulgation du code d'éthique et de déontologie et de l'ordre des médecins». Seule cette audience, considèrent-ils, pourrait traduire la bonne volonté de la tutelle d'avancer dans ce dossier crucial pour les performances zoo-technico-sanitaire du pays. D'autant plus que le département de Rachid Benaïssa semble vraiment vouloir associer les vétérinaires dans sa nouvelle politique du renouveau agricole. Alors pourquoi le dialogue ne s'établi-t-il entre la tutelle et les composantes de la profession vétérinaire ? Cette interrogation mérite bel et bien une explication.