Les villageois des communes d'El Hamdania et d'Ouzera ne demandent que la mise en pratique des programmes de développement rural afin de pouvoir retourner dans leurs villages d'origine. Des habitants de la fraction des Béni Messaoud et des Dhahsa aspirent au retour dans leurs villages d'origine, désertés durant les années 1990, suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans cette région, située à une trentaine de km au nord du chef-lieu de la wilaya de Médéa. Les bourgades en question, se trouvant pour la plupart d'entre elles dans la partie montagneuse relevant des communes d'Ouzera et d'El Hamdania, sont desservies par un réseau routier très vétuste, envahi par la broussaille, rétréci par endroits et connaissant plusieurs effondrements dus au ruissellement des eaux de pluie. Les habitants qui veulent réintégrer leurs douars ont adressé, depuis 2008, plusieurs requêtes et pétitions au P/APC d'El Hamdania et au wali de Médéa pour que leurs nombreuses doléances soient prises en considération. « Les listes signées que nous avons envoyées aux autorités locales sont la preuve tangible de notre engagement pour le retour à nos terres afin de les retravailler. La plupart d'entre nous, qui nous sommes installés dans les villes et les quartiers populaires, dans les périphéries de Blida ou de Médéa, sommes au chômage pour le moment ou exerçons, ça et là, des travaux temporaires », nous confie un de ces villageois. Les principales conditions de ces citoyens afin de pouvoir retourner dans leurs douars d'origine portent sur la réhabilitation du réseau routier, principalement les routes de Galzi et de Yemma Mssenou, longues d'une vingtaine de kilomètres, des aides pour la reconstruction des habitations qui ont été saccagées, la réalisation d'un centre de soins et d'une école, ainsi que l'alimentation en électricité et l'éclairage public tout au long des chemins vicinaux qui relient ces bourgades aux chefs-lieux de leurs communes. Les représentants de ces citoyens précisent, par ailleurs, que « des zones de regroupement leur ont été proposées par les autorités locales, après que les propriétaires des terres s'en furent désistés pour l'utilité publique », mais pour l'instant, soulignent-ils, « aucune initiative, aucun projet de réalisation de ces maisons regroupées ne pointe encore à l'horizon ». Même constat dans les zones rurales situées sur les hauteurs de la commune d'Ouzera. En effet, plusieurs sites destinés au regroupement de ceux qui avaient fui l'insécurité des années 1990, ont été proposés il y a de cela plus de deux années, mais ces projets n'ont pas encore vu le jour. Les raisons avancées tournent autour du statut des terres proposées, relevant soit d'une EAC ou d'une EAI, soit du secteur des forêts ou de l'hydraulique, ou encore les problèmes liés au cadastre et parfois aux désistements non officialisés sur des terres de particuliers, dont les propriétaires n'ont pas mené à terme les procédures nécessaires. L'abondance des eaux, la fertilité des terres, le climat avenant et la proximité par rapport aux grands centres urbains (Médéa et Blida), font pourtant de cette région un véritable bassin pour l'arboriculture, l'élevage bovin et le maraîchage. Alors que la politique officielle du renouveau rural encourage dans toutes ses variantes le peuplement des zones montagneuses, les villageois des communes d'El Hamdania et d'Ouzera ne demandent que la mise en pratique de ces programmes de développement rural afin de leur assurer l'environnement adéquat pour un retour massif dans leurs villages d'origine.