L'ancien capitaine des Lions de la Teranga qu'il a conduits au succès historique (1-0) contre la France en ouverture du Mondial 2002, grâce à un but de Bouba Diop, jusqu'aux quarts de finale, a averti les joueurs dès sa prise de fonction en ce début d'année. Il est allé droit au but avec eux en disant : «Avec moi, la seule vedette est le groupe.» A l'endroit de ceux qui hésitaient à rejoindre la sélection, il a été clair aussi : «Concernant le chapitre binationaux, je suis à l'aise pour en parler. Je ne vais courir derrière personne. Je concède qu'il faut accorder un temps de réflexion mais passer ce délai, je regarde vers l'avant et je fais avec ceux qui sont dans le groupe.» Un discours qui tranche les réflexes adoptés dans ce type de situation. De par sa longue carrière de joueur qui l'a mené au Paris Saint-Germain où il a évolué aux côtés de l'Algérien Ali Benarbia (dont il garde un bon souvenir) avant de rejoindre Montpellier et un voyage en Angleterre juste avant de mettre un terme à sa carrière de jouer, il a embrassé celle d'entraîneur au niveau de clubs français. L'enfant de Ziguinchor (région de Casamance) a fait du chemin depuis ses premiers pas de footballeur. Il a effectué ses grands débuts en sélection en 1999 face à la Côte d'Ivoire (victoire 3-0). En 2002, il était le capitaine du Sénégal en finale de la CAN perdue aux penalties contre le Cameroun. Aliou a toujours l'unanimité dans son pays. Lorsque la Fédération s'est mise en branle pour trouver un remplaçant au Français Alain Giresse, suite à l'élimination au premier tour en Guinée équatoriale, des voix se sont élevées pour exiger de confier les destinées des Lions de la Teranga à cet homme droit, juste et dont l'engagement vis-à-vis de son pays et de son football n'a jamais été mis en doute. Avant de prendre la direction de l'équipe nationale, il a dirigé l'antichambre de la sélection, à savoir l'équipe olympique. A la tête de cette sélection, il a tenu la dragée haute à la Colombie de Pekermin et James Rodrigues que les jeunes lionçaux ont contrainte au partage des points (2-2) à Rosario (Argentine), juste avant le début de la Coupe du monde 2014 et le rendez-vous Colombie-Côte d'Ivoire. Sa philosophie de jeu Aliou Cissé la puise de son expérience de footballeur. Ainsi, sous ses ordres, le Sénégal alterne le 4-4-2 avec le 4-2-3-1. Pour être en phase avec ses principes, il n'a pas hésité à faire appel à d'anciens internationaux pour venir encadrer les jeunes joueurs, à l'instar de Lamine Diatta à qui il a confié le rôle de coordinateur, Tony Silva, celui d'entraîneur des gardiens. D'autres joueurs de sa génération suivront peut-être en fonction des impératifs et des besoins. Au Sénégal, tout le monde adhère à son discours. Les joueurs en premier. Dès sa prise de fonction, il a averti : «Avec moi, les places ne se gagneront pas au prorata des articles de presse.» Le capitaine est prêt à relever tous les défis. Un membe de son staff nous a déclaré hier au Sheraton : «La voix d'Aliou porte. Tout le monde le respecte pour ce qu'il a réalisé comme joueur et capitaine d'équipe. Les règles, il les a définies dès le premier jour. Seuls ceux qui adhèrent à sa vision du football et à sa méthode de travail seront avec les Lions de la Teranga.» C'est un capitaine au long cours.