Depuis le début du mois de septembre, l'eau ne coule dans les robinets qu'une fois tous les 15 jours. Parfois, il faut veiller toute la nuit pour avoir la chance de pouvoir remplir quelques jerricans. On croyait ces moments révolus et bannis à jamais. En effet, au moment où les fuites d'eau s'éternisent, les villageois manquent d'eau. Les pères de famille tentent de trouver des solutions ou recourir au système «D» pour stocker le maximum d'eau. Toutes les fontaines publiques font le plein jour et nuit. Des citoyens louent des citernes à 1500 DA. Dès la tombée de la nuit, des tracteurs remorquant des citernes se dirigent vers l'oued Boubhir pour ramener l'eau. Pendant ce temps, l'ADE de Bouzeguène qui vient d'enregistrer l'arrivée d'un nouveau chef d'agence, s'attelle à alimenter certains villages par camion citerne. Par ailleurs, on parle de l'existence de plusieurs centaines de piquages illicites sur toute la longueur de la conduite principale d'AEP. La commune de Bouzeguène a bénéficié d'un projet de forage de puits du côté de l'oued Boubhir pour renforcer les capacités hydriques de la commune, devenues insuffisantes, selon les responsables de l'hydraulique et de l'ADE. Pour la population, il s'agit plutôt de mauvaise gestion, car l'eau arrive en grande quantité dans le réservoir principal de 1000 m3 d'El Qelâa, sur les hauteurs d'Aït Ikhlef. Ouvrir et fermer, chaque jour, des vannes est devenu une corvée pour les surveillants du réseau dont le nombre est insuffisant. Le projet de forage qui devrait être achevé en juin dernier est encore en souffrance. En mars dernier, lors de la visite à Bouzeguène de l'ex-ministre des Ressources en eau pour inaugurer le projet de forage à Boubhir, un autre projet a été accordé en faveur de la localité pour la réfection, le captage et l'aménagement de 37 sources naturelles avec conduite d'adduction d'un montant total de 10 milliards de centimes. Le projet a été confié à l'ONID (Office national d'irrigation et de drainage) et chapeauté par le programme du Fonds national de l'eau. L'ONID a sous-traité avec 12 entreprises locales depuis plus de cinq mois. Après avoir entamé les travaux, les entreprises ont vite déchanté. Tous les interlocuteurs (ADE, ONID, ministère) ne se manifestent plus. Les entreprises ont arrêté les travaux car elles n'ont pas été payées.