Petite, très modeste parce que ne comptant qu'un fonds documentaire d'un peu plus de trois mille cinq cents ouvrages dont des thèses d'étudiants, la bibliothèque d'El Affroun est pourtant une véritable oasis dans ce désert culturel qu'est la Mitidja. Cette unité, fréquentée par des étudiants, des lycéens et autres usagers venant de l'ensemble du territoire de la wilaya, n'est pas un exemple d'organisation et l'on est sûr que là on ne trouvera que rarement les livres que l'on demandera. Elle a cependant le mérite d'exister. Parce que ailleurs tous les lieux livresques ont été détruits. On doit sa préservation, comme le reconnaît le maire d'El Affroun, à Mohamed Bouziani. Ce dernier vit au milieu des livres depuis 28 ans. Il n'a pas de diplôme, et sa qualification de bibliothécaire il ne la doit qu'à son travail, sa ténacité et son amour pour son métier. La bibliothèque ne dispose même pas d'un fichier pour faciliter la recherche au cas où un usager exprimerait un besoin précis. Pour fonctionner, Bouziani ne peut compter que sur sa mémoire pour donner une suite aux demandes de ceux qui le sollicitent. De plus le fonds, faute de budget n'évolue que grâce à des dons comme cette aide consentie, il y a quelques années, par Amine Zaoui, lorsqu'il était directeur de la Bibliothèque nationale. Le reste vient au compte-gouttes de personnes sensibilisées au sort de la bibliothèque. Kébir Djelloul, le maire d'El Affroun est fier de cette unité et projette de procéder à des recrutements pour la rendre réellement opérationnelle. Cette bibliothèque comprend également une salle informatique équipée depuis plus d'une année mais non fonctionnelle, parce que, selon le maire, on manque de personnel qualifié.