L'humiliante défaite concédée face au Malawi (3-0) a secoué les Verts qui, tels des révoltés, ont réagi pour enchaîner les performances, dont une qualification héroïque face aux Eléphants ivoiriens. Les hommes de Saâdane étaient sereins, considérant les Ivoiriens comme un adversaire quelconque. L'Algérie est du coup en demi-finale de la CAN, une performance sans pareille depuis 20 longues années. C'est la victoire de tous les Algériens, de tous les joueurs, de tous les membres du staff technique. C'est aussi, quoi qu'on en dise, la victoire de la presse algérienne. En effet, celle-ci a grandement contribué à édifier cette performance des coéquipiers de Ziani. Grâce à ses critiques, du reste objectives et constructives, la presse a montré la juste voie à Saâdane et ses capés qui ont, à un moment donné, dérapé et failli conduire le football national à une nouvelle déchéance. N'en déplaise à certaines têtes dures, Saâdane a mal conçu son plan de préparation en optant pour le sud de la France, frappé par une vague de froid, pour se préparer à la CAN en Angola où le mercure descend rarement en cette période de l'année, sous la barre des 32 degrés Celsius. Le sélectionneur national a confirmé à ses dépens les mises en garde de la presse en se faisant « brûler » par les Flammes du Malawi et… la chaleur. L'EN n'aurait-elle pas évité un tel scénario si la préparation avait eu lieu dans un autre pays, offrant les mêmes caractéristiques climatiques de l'Angola ? Bien sûr que oui. La confirmation est venue des joueurs qui, après s'y être acclimatés, sont remontés en puissance. Ainsi, les choix tactiques de Saâdane (3-5-2) ont été vigoureusement critiqués par les journalistes algériens. Saâdane et son président Raouraoua n'ont pas apprécié cette position des médias. Ils sont allés jusqu'à les qualifier de « pseudo journalistes », pire, de « traîtres ». Mais Saâdane a bel et bien abandonné son périmé 3-5-2. Les ajustements tactiques apportés sur les trois compartiments ont donné une tout autre envergure à cette équipe algérienne. Et ce ne sont pas les Aigles maliens ou les Eléphants ivoiriens qui diront le contraire. Le rugueux défenseur Madjid Bougherra le reconnaît, estimant que le sursaut des Verts est le fruit des critiques de la presse. Cette dernière ne cessera jamais, quand il le faut, de mettre à nu les carences de Rabah Saâdane. Car, une équipe renfermant des géants comme Belhadj, Bougherra, A. Yahia, Halliche, Ziani, Yebda, Matmour et Ghezzal devra toujours afficher un visage flamboyant semblable à celui montré face aux Ivoiriens. La presse a bien rempli sa mission, les Verts et Saâdane en ont bénéficié.