Ce projet est, jusqu'à l'heure actuelle, tributaire de l'encadrement adéquat, autrement dit des enseignants qui maîtrisent la langue suffisamment pour la dispenser. Les responsables de l'USIC avaient évoqué en 2009 la piste égyptienne, avant de l'abandonner finalement consécutivement à la crise diplomatique née au lendemain de la vive polémique suscitée par la qualification de l'Algérie à la Coupe du monde 2010. Depuis, la direction de l'université des sciences islamiques a orienté ses recherches en direction de la Palestine afin de recruter des enseignants qui pourraient prendre en charge l'apprentissage de l'hébreu. En attendant, cette langue n'est donc toujours pas dispensée au Centre d'enseignement intensif des langues (CEIL) de l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine, créé en 2007. Ce centre est considéré comme un support linguistique certain pour la formation des étudiants en leur proposant notamment l'apprentissage de plusieurs langues, en fonction de leur cursus universitaire et de leur spécialité. Eu égard à la demande croissante de formation en langues en Algérie, ces dernières années, les langues spécialisées sont devenues primordiales et incontournables. Le turc en guest star A part l'hébreu, 22 langues sont actuellement enseignées au sein de ce centre, dont le turc, le français et l'anglais, celles généralement les plus demandées par les étudiants. Optimiste quant à l'aboutissement de l'enseignement de la langue hébraïque au niveau du CEIL, le Dr Boukhelkhal recteur de l'USIC, a indiqué à El Watan que des discussions ont eu lieu dernièrement à ce sujet entre le ministre de tutelle et l'ambassadeur de Palestine pour l'envoi d'enseignants qualifiés, sachant que les Palestiniens maîtrisent parfaitement cette langue sémitique dont l'usage remonte à l'Antiquité. Si l'écueil de l'encadrement est résolu prochainement, l'enseignement de l'hébreu permettra aux étudiants du département des religions comparées, qui compte dans ses rangs des étudiants algériens mais aussi étrangers, de consulter la Thora notamment. En attendant que cette langue monothéiste soit enfin enseignée, le turc a le vent en poupe. Ils sont actuellement 120 étudiants à apprendre cette langue et à la parler couramment, nous dit-on. Elle est dispensée, selon notre interlocuteur, par des enseignants turcs, dans le cadre d'une coopération avec les universités de Marmara et Istanbul. De plus, le problème de l'absence de manuel pédagogique de référence a été réglé, sachant que ces professeurs turcs ne sont pas venus les mains vides. Le support pédagogique existe désormais, ce qui permettra aux étudiants d'accéder à une importante partie de l'histoire de l'Algérie à travers les archives relatives à la période ottomane. Pour rappel, le CEIL de Constantine fait partie du réseau algérien des centres d'enseignement intensif des langues (Raceil) lequel regroupe les centres de toutes les universités du pays. Parmi ses principales missions, l'on cite la mutualisation des ressources et des outils nécessaires à la promotion de l'enseignement des langues étrangères et la dynamisation des échanges dans une perspective de synergie plurilatérale.