Une structure qui marche bien et qui est de ce fait au centre d'une lutte des clans voulant prendre son contrôle l Les travailleurs soutiennent le directeur et exigent sa réintégration. Réputée pour être une véritable ruche où règne, tout au long de l'année, une intense activité, la maison de l'enseignant de Biskra est plongée depuis quelques jours dans la tristesse et la déprime, et ceci depuis l'annonce du limogeage, intervenu le 13 du mois en cours, de Hamza Othmani, son directeur depuis 1993, date de l'inauguration de cette structure appartenant à la mutuelle des travailleurs de l'éducation et de la culture (Munatec), et son remplacement par Fayçal Meftah. L'ensemble de ses employés, au nombre de 26, exprime, dans une pétition envoyée à la direction générale de la Munatec à Alger et à la section syndicale de l'Ugta de Biskra, son soutien, en précisant que « cet homme a fait de la maison de l'enseignant une source de fierté pour tous les travailleurs de l'éducation et de la culture, mais aussi pour tout le pays ». Ces derniers sollicitent du directeur général de la Munatec de reconsidérer sa décision « incompréhensible et sans fondement ». Confiant être « véritablement abattu », l'intéressé lui-même raconte les circonstances de son limogeage : « Un beau matin, une délégation dépêchée par la direction centrale de la Munatec arrive à la maison de l'enseignant et me remet tout de go une décision de destitution de mon poste. Au moment où je m'attendais à des félicitations pour le travail entrepris au service de cette infrastructure, qui est une des plus rentables et viables des 13 parsemées à travers le territoire national, voilà que je suis limogé comme un malotru, sans aucun avertissement, ni aucun grief retenus contre moi. Cette manière d'agir est inacceptable, d'autant plus que la maison de l'enseignant de Biskra s'enorgueillit d'avoir un solde positif de 1,2 milliard de centimes, et que pour un budget de fonctionnement d'environ 2,5 milliards de centimes, nous enregistrons un bénéfice net de 500 millions de centimes pour l'exercice 2009, dont 20% sont reversés à des associations d'orphelins de la wilaya. » Rattachant ses ennuis professionnels à la bonne santé financière de la structure qu'il dirige depuis 17 ans, notre interlocuteur croit savoir que celle-ci est « au centre d'une lutte des clans se déchirant depuis des années pour en prendre le contrôle », affirmera-t-il, en se demandant : « Est-ce ainsi que les fonctionnaires honnêtes doivent être traités ? Qu'ai-je fait pour mériter ça ? » Invité à commenter cette affaire, Mohamed Djoudi, secrétaire général de la section syndicale de l'Ugta de la wilaya, estime, pour sa part, que « la centrale syndicale n'acceptera pas que des fonctionnaires, dont le travail et l'abnégation sont reconnus de tous, soient lésés de cette manière » et que « de telles mœurs administratives, consistant à destituer un cadre sans lui en signifier les causes, devraient être bannies ». Abondant dans le sens des travailleurs, il rappellera que ceux-ci ont fait de la maison de l'enseignant un pôle culturel d'envergure nationale avec un hôtel de 27 chambres de haut standing, un excellent restaurant, des salles de conférences, une cafeteria et des espaces de détente pour les clients, que son directeur était « un bon gestionnaire ne méritant pas un tel sort » et que jamais personne ne s'était jamais plaint de son travail.