Des semaines après avoir appelé à la constitution d'un front pour soutenir le président Bouteflika, baptisé initiative pour le progrès dans la cohésion et la stabilité, l'ex-parti unique éprouve d'énormes difficultés à mobiliser la classe politique nationale. Cela s'est confirmé à l'occasion de l'inauguration, hier à Alger, du siège devant accueillir cette initiative. En effet, les premiers adhérents ne sont que des membres des organisations satellites du pouvoir, dont les représentants sont en quête permanente de positionnement en prévision de nouvelles échéances électorales. Dans cette catégorie, il y a notamment la présidente de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi, qui est également cadre du RND. «Quand il s'agit du président Bouteflika, les chapelles politiques tombent», a-t-elle déclaré, pour justifier sa présence à l'initiative du FLN, alors que son parti n'a pas encore adhéré à la démarche. Il y avait encore une autre proche du RND, en l'occurrence la secrétaire générale de l'Organisation des familles des victimes du terrorisme, Fatma-Zohra Flici. Pour donner l'impression d'avoir largement mobilisé, le FLN n'a pas hésité à ameuter ses propres organisations de masse, à l'image de l'UNPA, dont le président Mohamed Alioui est aussi membre du bureau politique (BP). Nous avons également remarqué la présence du secrétaire général de l'ONEM, également membre du comité central (CC) du FLN, Tayeb Lhouari, et de Salah Souilah, secrétaire général de l'UGCAA, dont l'organisation est scindée en trois ailes. Du côté des partis politiques, l'adhésion à la démarche du FLN reste également très minime. Boudée par l'opposition et même par les deux partis proches du pouvoir, le RND et le MPA en l'occurrence, la direction de l'ex-parti unique a accueilli des responsables politiques, dont les formations ne pèsent pas lourd sur la scène. Pour pallier toutes ces défections, le FLN fait appel à ses transfuges, à l'image de son ancien député et président du parti non agréé, El Fadhl, Tayeb Yenoun. En tout cas, seulement 11 petits partis, dont le TAJ de Amar Ghoul qui s'est fait accompagner par son organisation de jeunes, RAJA, ont pris part à cette initiative pour l'instant. Présent sur place, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, n'a pas pris la parole. Cette composante démontre que le FLN veut faire feu de tout bois.