Un séminaire de formation sur les activités agricoles de montagne a profité à quatre associations de villages. Un projet d'appui aux communautés vulnérables, cofinancé par l'UE, aide à maintenir et à inciter au retour de populations vers les villages. L'INRAA, l'institut de recherche en agronomie Algérie, basé à Oued-Ghir, a abrité un séminaire de formation sur les activités agricoles de montagne, orienté vers les aspects à la fois générateurs de revenus et rééquilibrant les biodiversités. Ont été conviées la DSA, la chambre de l'agriculture et la conservation des forêts. Mais, le stage dont l'animation est confiée à M. Hamanou Mansouri, ingénieur à l'INRAA, et consacré dans une grande partie à l'élevage moderne de caprins, a surtout touché des associations de villages venus de 4 régions du pays : du Chenoua, de Beni Yeni, de Haïzer et de Ighil Ali. Celles-ci sont engagées dans le projet d'appui aux communautés vulnérables, mûri en 2006 conjointement par l'association réflexion échange action-environnement développement (AREA-ED) de Tipaza, l'association des amis du mont Chenoua (AAMC) et une ONG italienne, la CISS, coopération internationale sud-sud, domiciliée à Palerme. Le projet est présenté à l'Union européenne qui accorde, en mars 2007, la cagnotte de 700 000 euros. Ce qui couvre 75 % des estimations du projet. Les bénéficiaires mettront la main à la poche pour s'acquitter « symboliquement » du reste du financement. M. Mounir Bencharif, animateur de AREA-ED et chef du projet, en déroule les objectifs qui sont principalement le maintien et l'incitation au retour de populations vers les villages, tenant compte, s'agissant, par voie de conséquence, de la régénération de la nature, « qu'en Méditerranée rien ne peut se faire sans l'homme ». D'où une aide à l'installation d'activités source de revenus mais adaptées aux reliefs, au climat sévissant et aux savoir-faire dans l'agriculture de montagne et dans l'artisanat. Le projet se permet même une « timide intrusion » dans le tourisme de montagne. Le projet, dont la gouvernance est confiée à l'INRAA de Oued Ghir, s'est déjà matérialisé dans la wilaya de Béjaïa, par la réalisation, par les villageois de Tazla à Ighil Ali, de plantations arboricoles. Ainsi, ont été plantés 2300 oliviers et 3500 fruitiers (abricotiers, amandiers et pêchers). Et seront, « incessamment », effectuées une première distribution d'une quarantaine de chèvres et l'installation de 60 ruches complètes. L'accompagnement technique s'est traduit à Tazla par des aménagements anti-érosifs et des corrections torrentielles dans les oliveraies. Ailleurs, le projet s'est soldé, entre autres particularités, par la réhabilitation à Haïzer, dans la wilaya de Bouira, d'une maison traditionnelle, pour en faire une maison d'hôte, de la réhabilitation d'un office du tourisme dans la wilaya de Cherchell et de la mise en œuvre, en milieu scolaire, d'un programme d'éducation à l'environnement à Beni Yeni, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les premiers retours Les encouragements au lancement d'activités génératrices de revenus dans les zones enclavées commencent apparemment à avoir de l'effet, puisque, nous apprendra un séminariste venu de Tazla, de 7 ménages en 2002, on en compte actuellement une quinzaine. Les premiers retours sont suscités par le projet Montagnes Maghreb, explicité par M. Abdelmadjid Boulassel, chercheur à l'INRAA. Le projet a été piloté par l'INRAA et financé par la SDC, Swaziland Développement Coopération, bailleur de fonds suisse pour les actions de lutte contre la pauvreté et la préservation des ressources naturelles. Ont été ainsi réalisées dans le cadre de ce programme un diagnostic participatif avec la communauté de Tazla des besoins et des contraintes à lever. Puis, avec le concours de BEDE, une association basée à Montpellier en France, on a alors réalisé un captage des sources, des poches en pierre pour l'irrigation des oliviers et des clôtures électriques (pour éloigner les sangliers).