Les protestataires égrènent des problèmes relevant de leurs prérogatives, voire de l'implication de l'assemblée à travers son président, à certaines opérations tel l'octroi de l'habitat rural entre autres. Takhmaret a vécu un tumulte sans pareil. La crise latente entre élus de différents bords politiques et le chef de daïra de Frenda couve et a fini par déborder du cadre organisationnel pour se placer sur la place publique. Mécontents des rapports ambigus, voire conflictuels, entre eux et le chef de daïra, les élus protestataires en sont venus à demander l'arbitrage du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ayant, disent-ils, vainement attendu un signal du chef de l'exécutif local, les élus se sont rebellés non sans faire part des outrages qu'ils auraient, selon eux, subis par un chef de daïra qu'ils décrivent dans une lettre dont copie a été remise à El Watan comme « travestissant la noble fonction d'élu ». Les propos relevés dans le long document destiné à l'adresse de Yazid Zerhouni expriment un ras-le-bol exaspérant. Le chef de daïra aurait, par ses agissements, « soustrait l'assemblée de ses prérogatives » et « foulé aux pieds la Constitution, notamment en ses articles 6, 7, 14 et 16 » et continue d'accéder aux desiderata de privilégiés au détriment des lois, du peuple et de ses élus. Les élus parlent d'un « déni de droit politique à travers nos partis » pour « rassasier les appétits insatiables de spéculateurs ». Les rédacteurs de la lettre arguent, comme pour se convaincre du silence du wali, que le chef de daïra ne rend pas compte fidèlement au chef de l'exécutif des préoccupations soulevées. « Nous avons, disent-ils, fait l'impasse sur trois délibérations consécutives comme pour attirer l'attentions mais en vain. Notre souci par cette approche ne visait ni le blocage des affaires de la commune ni susciter un conflit entre élus ». Relativiser la portée de cette grogne Dans le fond, les protestataires égrènent des problèmes relevant de leurs prérogatives, voire de l'implication de l'assemblée à travers son président, à certaines opérations tel l'octroi de l'habitat rural entre autres. Ce dernier, font-ils savoir (entendre le maire), est exclu de toute décision. Que ce soit pour les recours sur le logement ou l'habitat rural. « Le chef de daïra, affirment-ils, s'en réfère à des gens aux antécédents avérés ». Pour les besoins de la cause, ils disent en tout cas réserver les détails pour une éventuelle enquête qu'ils demandent de tous leurs vœux. Le chef de daïra, M. Belghoul Mustapha, ne voit pas les choses de la même manière. Dans une déclaration à El Watan faite après le retour de congé du wali aux affaires et au sortir d'une rencontre hebdomadaire avec le chef de l'exécutif local, notre interlocuteur, tout en relativisant la portée de cette grogne, a fait savoir que « tout ce tralala a été orchestré par certains dès que la daïra a jugé utile de démocratiser l'approche en matière d'octroi d'habitat rural à ceux qui le méritent ». Le chef de daïra de Frenda, qui rappelle la circulaire 06/2005 qui donne toute la latitude à son institution avec, à titre consultatif, l'association des représentants du mouvement associatif local, a ajouté que « la grogne a commencé depuis que 46 personnes ont été soustraites de la liste initiale car ne répondant pas aux critères prédéfinis dans le texte d'application ». Parmi ces gens inclus dans la liste se trouvaient, dira M. Belghoul, « des entrepreneurs, des parents d'élus, de citoyens propriétaires de biens immobiliers, des fellahs, personnes possédant des véhicules et des tracteurs, etc.) ». Il y a même, renchérit-il, « des bénéficiaires qui ont revendu ! ». Pour lui, au-delà des supputations et des intrigues, « le souci reste le développement de cette importante localité ». Il ajoute : « Entre moi et le maire, voire son premier vice-président, l'entente est parfaite ».