L'observation des procès a débuté la semaine dernière dans la wilaya de Béjaïa. Les membres de l'Observatoire algérien des procès (OAP), créé par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) à l'issue d'un colloque organisé à Alger et soutenu par la Commission européenne, ont commencé leur mission début décembre à la salle d'audience de la cour de Béjaïa. Formés pendant sept mois, une dizaine d'observateurs ont sélectionné quelques procès à observer. «Nous avons choisi d'observer pour le moment un procès de faux et usage de faux en pénal délictuel et deux autres en pénal criminel, à savoir soutien au terrorisme et violence sur mineur», déclare à El Watan Mohand Louannès Hadjal, membre de l'OAP et avocat de profession. D'autres procès seront également au menu, notamment ceux qui concernent des personnes vulnérables, les mineurs et les procès politiques. Les observateurs adressent à chaque procès une lettre au président de la cour et au procureur général pour les informer de leur présence dans la salle d'audience. Un formulaire-type est rempli par l'observateur à chaque mission et transmis à une commission au niveau de la LADDH qui, à son tour, constitue un rapport à envoyer au ministère de la Justice. Ces mêmes rapports et des recommandations seront utilisés lors des campagnes et des plaidoyers pour l'amélioration du système judiciaire, le changement des lois et certaines pratiques. «L'observateur n'intervient jamais et ne s'ingère pas non plus dans la décision du juge», tient à préciser Me Hamaïli, membre de l'OAP. Le principal objectif de l'Observatoire est d'aider la justice à mettre en place un procès équitable, en conformité avec les standards internationaux en respect des règles élémentaires, dont la présomption d'innocence, l'accès à l'interprétariat et le droit à la défense