Dix années après son lancement, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) ne décolle toujours pas. Et voilà que les chefs d'Etat africains volent, encore une fois, à son secours en tentant de lui insuffler un nouveau dynamisme. Conçu pour s'occuper des défis actuels du continent africain tels que l'accroissement de la pauvreté, le Nepad s'avère inefficace. Mais les chefs d'Etat regroupés, hier, à Addis-Abeba ne le voient pas du même œil. Intervenant lors de ce 22e sommet africain, le président Bouteflika a relevé la nécessité de mettre les moyens financiers nécessaires pour la concrétisation du programme du Nepad. Le chef de l'Etat a insisté dans ce sillage sur l'importance de l'intégration du Nepad dans les structures de l'Union africaine (UA). Une intégration qui donnera, selon lui, « davantage d'efficacité » aussi bien à l'UA qu'à l'agence de coopération et de planification mise en place lors de ce sommet. Cette agence a été créée pour éviter tout chevauchement de compétences avec les autres instances de l'UA. Satisfait de l'avancement du processus d'intégration du Nepad au sein de l'UA, le président Bouteflika a insisté sur le financement du Nepad qui reste « crucial » pour la réussite des nombreux projets mis en œuvre. Il trouve, certes, « fondamental » l'allocation de ressources dans le cadre du budget ordinaire de l'UA pour le fonctionnement de l'agence de coopération et de planification, mais il dit que cela « ne peut évidemment répondre aux ambitions du Nepad ». Il faut donc d'autres ressources... Et il recommande aux Etats d'œuvrer à la mobilisation de ces « ressources financières adéquates, prévisibles et soutenues ». Fervent défenseur du Nepad, le chef de l'Etat estime positive la transformation du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nepad en comité d'orientation en tant que sous-comité de l'UA. Car, précise-t-il, un tel remodelage « traduit la volonté partagée au plus haut niveau en faveur de la nouvelle vision portée par le Nepad pour le développement durable de l'Afrique ». Le président Bouteflika a également appelé les partenaires de l'Afrique à « honorer pleinement leur engagement » pour « accompagner la mise en œuvre du Nepad en tant que programme de développement économique et social de l'UA ». Les autres Etats africains vont-ils entendre cet appel ? Les gouvernants des pays africains sont-ils de nature à exécuter de réels programmes de développement ? Jusque-là, tout indique le contraire. Depuis des années, les chefs d'Etat multiplient les sommets et les réunions de travail sans résultat palpable. Les peuples de l'Afrique n'ont eu droit qu'à des discours creux, sans lendemain. Ni l'UA ni le Nepad censé insuffler au continent noir une dynamique de développement, n'ont réussi à sortir l'Afrique de sa torpeur. Pourtant, l'un des principaux objectifs du Nepad est d'éradiquer la pauvreté et de placer les pays africains sur une nouvelle voie ; celle d'une croissance et d'un développement durables. Or, il y a eu tout le contraire. Au moment où d'autres continents se développent à une vitesse impressionnante, l'Afrique s'appauvrit davantage et ne fait que développer le sous-développement.