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«Il faut s'attendre à une autre dévaluation du dinar»
Publié dans El Watan le 04 - 01 - 2016

– Certains experts prédisent qu'en 2016 l'austérité se fera réellement ressentir, alors que jusque-là elle a été surtout dans les discours. Partagez-vous cet avis ?
Ils ont raison car, jusque-là, les effets ne se sont pas fait ressentir d'une manière assez forte pour ce faire. Peut-être que le décalage temporel entre la dévaluation du dinar et ses effets est long dans notre pays par rapport à d'autres pays qui sont dotés d'appareils statistiques performants ou d'une bonne Bourse de valeur qui reflète une transparence qui reflète l'état de l'économie.
Cependant, le cumul des effets de la dévaluation du dinar sur les produits de consommation et d'investissement conjugué à l'augmentation des impôts et taxes sur les prix des produits qui entre dans la vie de tous les jours des citoyens (l'eau, l'électricité, le gaz, les carburants notamment) risque d'avoir des conséquences très graves en termes de ralentissement économique, accroissement des problèmes sociaux, notamment le chômage, grèves, etc.
– A quoi faut-il s'attendre ?
Pour avoir une idée précise sur ce qui est attendu, il faut retourner à la situation économique et sociale de 2009, même si celle-ci n'a pas été aussi sévère en termes de chute des prix des hydrocarbures que celle que le pays a connu en 2015 (mais elle est moins que celle des années 86 et 88). Durant la période de 2009 et 2010, le PIB réel avait sensiblement chuté, l'inflation avait augmenté et le chômage également. L'augmentation des prix à la consommation a conduit à une baisse importante du pouvoir d'achat de la masse ouvrière et des retraités et a poussé l'Etat à augmenter les salaires pour l'année suivante, c'est-à-dire 2010, pour faire chuter la pression sociale.
Je suis convaincu que ça sera le même scénario en 2016, d'autant plus que l'année 2017 est une année élective pour les assemblées locales et législatives. Par rapport à 2015, la balance des paiements va connaître un déficit plus important, impactant négativement les réserves de change et partant la capacité d'importation des opérateurs économiques ainsi que les recettes fiscales à travers la fiscalité pétrolière.
Ceci va peut-être conduire au recours à l'endettement extérieur pour soutenir l'activité économique qui sera boostée également par une augmentation du crédit bancaire, notamment des banques publiques aux entreprises publiques. Soulignons que 1% des entreprises du secteur public consomment 50% du crédit à l'économie. Cela donne une idée sur les difficultés financières de ces entreprises, sur leur niveau d'endettement ainsi que la mauvaise qualité du portefeuille détenu par ces banques.
Dans ce contexte, la privatisation de certaines entreprises va devenir inévitable et nécessaire pour rationaliser l'activité économique qui va, très certainement, connaître une contraction, mais va, un tant soit peu, alléger le budget de l'Etat et soulager les banques publiques des créances irrécouvrables. Ce qui permettra de renforcer les ratios prudentiels et augmenter la capacité d'action des banques publiques. Certaines entreprises déficitaires qui n'ont rien de stratégique vont être maintenues artificiellement en vie, alors que leur privatisation est plus que nécessaire, elle est leur condition de survie (Sonacome, ex-Sider, Cnan, etc.).
– Pensez-vous que les mesures annoncées (gel de projets, licences d'importation) et prises dans la loi de finances 2016 suffiront pour faire face à la crise ?
Si le gel des projets d'équipement de l'Etat était prévisible et nécessaire compte tenu de la situation financière du pays, l'introduction de la licence d'importation est une mesure administrative qui ne fera qu'alourdir le processus d'importation et augmenter ses coûts en impactant les prix à la consommation. Cela ne fera qu'allonger les délais d'importation, comme c'était le cas avec la généralisation du crédit documentaire et l'éviction de la remise documentaire en 2009.
Est-ce que cette dernière a conduit à la réduction des importations ? Non. Les opérateurs ont su comment contourner le problème de la lenteur engendrée par l'introduction du crédit documentaire par l'augmentation du volume des importations. En conséquence, ni les importations ni les transferts n'ont diminué. Bien au contraire. Est-ce que ces mesures suffiront pour endiguer la crise ? Non, car la crise est provoquée par la baisse des prix des hydrocarbures et du pétrole notamment. Pour l'endiguer, il faut qu'à court terme les prix de ces derniers augmentent, et à long terme il faut des réformes multidimensionnelles sérieuses.
Est-ce que les recettes seront suffisantes pour équilibrer le budget de 2016 ? Oui, si les prix restent autour des 37 dollars puisque c'est le prix de référence pour la confection du budget, mais non s'ils continuent de chuter en dessous de ce niveau, ce qui est possible avec le réchauffement climatique et la persistance de l'offre excédentaire de pétrole sur les marchés. Avec l'entrée de l'Iran et les USA comme pays exportateurs, l'augmentation des prix de pétrole sera difficile à envisager. Cependant, il faut attendre les mois de mars-avril pour voir plus clair. Dans ce dernier cas, les autorités seront dans l'obligation de recourir au Fonds de régulation de recettes qui risque de s'épuiser plus tôt que prévu.
Ce qui est désolant, c'est que les mesures tendant à restructurer le secteur public à travers les privatisations et la relance de ses activités à travers la possibilité de s'endetter à l'extérieur ont reçu une fin de non recevoir par des représentants de partis politiques en mal de crédibilité alors que la situation du pays est franchement très grave. Cependant, ils ne sont pas les seuls à blâmer car les autorités du pays n'ont jamais su expliquer d'une manière simple et intelligible la situation du pays à la population. Au contraire, ils n'ont fait jusqu'ici que glorifier les résultats obtenus grâce à la manne pétrolière, c'est-à-dire pour lesquels ils n'ont aucun mérite.
– Les autorités financières auront-elles d'autres choix que de laisser filer davantage le dinar ?
Soulignons d'abord que la décision de dévaluer la valeur du dinar ne relève pas des autorités financières, mais de la plus haute autorité de l'Etat, car c'est une décision de souveraineté. La Banque centrale ne fait que suggérer cette décision au ministre des Finances qui la répercute sur la présidence de la République qui la rejette ou l'entérine selon la loi sur la monnaie et le crédit.
Dans tous les cas, avec les dernières dévaluations de la monnaie nationale par rapport au dollar US et l'euro essentiellement et leur impact sur l'inflation, il y a lieu de s'attendre à une autre dévaluation du dinar pour être en phase avec le taux de change effectif réel fixé par les autorités pour maintenir la compétitivité de notre économie par rapport à celle du reste du monde.
Si les prix des hydrocarbures continuent à chuter, il faut s'attendre encore à une dévaluation supplémentaire pour contrecarrer la baisse engendrée des ressources fiscales, c'est-à-dire par rapport à celles prévues par la loi de finances 2016, alors que les autres mesures fiscales pour renflouer les caisses de l'Etat sont arrivées à saturation. Il y a un autre instrument que l'Etat n'a pas daigné utiliser à ce jour car il a toujours des réserves abritées dans le Fonds de régulation des recettes, c'est alors le recours aux émissions d'obligations du Trésor. J'espère que le Trésor ne va pas attendre l'assèchement de toutes les ressources pour y recourir.


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