L'ancien président réformateur iranien, Mohammad Khatami, a demandé hier à ses partisans de participer aux manifestations officielles célébrant l'anniversaire de la révolution islamique le 11 février, durant lesquelles l'opposition espère pouvoir faire entendre sa voix. M. Khatami, devenu l'une des figures de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad depuis la réélection contestée de ce dernier en juin, a défendu le « droit de protester » de la population et dénoncé la récente exécution de deux opposants monarchistes, selon le site internet de son organisation Baran. « Cette année, nous espérons que la population, toutes positions et toutes convictions confondues, participera aux commémorations du 31e anniversaire de la révolution » le 11 février, a déclaré M. Khatami. Ces commémorations « ne sont pas la propriété d'une faction ou d'un camp de la société », a-t-il ajouté, en allusion aux mises en garde du pouvoir contre toute velléité de l'opposition de se faire entendre lors des manifestations prévues. « Nous sommes aussi des défenseurs de la révolution, et affirmons que nous avons le droit de parler de nos griefs. La protestation politique ne doit pas entraîner des pressions, la répression, la prison ou même des exécutions », a-t-il poursuivi, soulignant que « les gens ont le droit de protester ». Deux autres dirigeants de l'opposition réformatrice au président Ahmadinejad, l'ancien Premier ministre, Mir Hossein Moussavi, et l'ancien président du Parlement, Mehdi Karoubi, ont aussi appelé la semaine dernière à une participation massive aux rassemblements du 11 février, une façon indirecte de demander à leurs partisans de profiter de cette occasion pour manifester.