Une majorité de Français (53,4%) estime que le débat a été lancé par le ministère de l'Immigration à des fins électoralistes. Paris De notre correspondante Le débat sur l'identité nationale voulu par l'Elysée ne remporte pas le suffrage populaire. C'est un véritable camouflet qu'adressent les Français au gouvernement sur ce débat, remettant en cause sa pertinence. Malgré ce désaveu, le ministre chargé de l'Immigration et de l'Identité nationale entend le mener jusqu'au bout. Une majorité de Français (53,4%) estime que le débat sur l'identité nationale a été lancé par le ministère de l'Immigration à des fins électoralistes, selon un sondage Obea-Infraforces pour 20 minutes et France Info. Ils sont seulement 22,2% à l'avoir trouvé « constructif ». Par ailleurs, 61% jugent qu'il n'a pas permis de définir ce qu'était « être Français », ce qui est son but affiché officiellement. En outre, 58% des Français sont favorables au droit de vote des étrangers non européens aux élections locales. A 68,2%, ils estiment que l'immigration n'est pas une menace pour l'identité nationale. 66,8% disent en revanche ne pas souhaiter la suppression du ministère de l'Immigration. Interrogé sur France Info, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a reconnu pour la première fois des problèmes dans la conduite de ce débat, en indiquant qu'il le poursuivrait. « Sans doute j'aurais dû dès le début créer une espèce de comité des sages, de comité d'orientation qui aurait pu permettre, quand la polémique est partie (...), que ce ne soit pas moi mais un certain nombre d'intellectuels de gauche, de droite, des vrais républicains qui répondent à cela », a-t-il expliqué. « J'ai peut-être, de ce point de vue-là, présumé de mes forces. » Il a annoncé en outre la tenue d'un séminaire gouvernemental « dans les 15 jours », à l'issue duquel Nicolas Sarkozy annoncera des décisions et des orientations. L'opposition de gauche et de nombreuses associations ont dénoncé ce débat, lui reprochant de s'être focalisé sur la question de l'Islam et de l'immigration, et les nombreux dérapages racistes auxquels il a donné lieu.