Les riverains disent avoir frappé à toutes les portes, en vain. Les habitants de Béni M'hafeur ont investi la rue, dimanche dernier, pour interpeller les services de la commune sur les dangers qu'un pan entier de leur quartier encourt en raison des glissements de terrain répétitifs. Les résidants de la cité des 160 logements ont vu l'entrée de leurs immeubles obstruée après l'affaissement du terrain « érigé » en mur de soutènement des habitations illicites jouxtant ladite cité. En colère contre le P/APC, ces habitants ont bloqué la route avec des bennes GTZ. Les services de police ont dû intervenir pour rétablir la circulation qui a connu une grande perturbation, notamment durantles heures de pointe. Les appréhensions des contestataires sont d'autant plus grandes que le risque est multiplié par les chutes de pluie. La nouvelle association El Nour, en attente d'un local, travaille avec les moyens du bord pour faire entendre la voix de ces résidants et amener les autorités communales à prendre en charge leurs problèmes. À ce propos, son président, Layachi Boutefnouchet, déclare : « Notre association attend un local pour exercer officiellement ; nous avons été choisis par les citoyens de notre cité pour les représenter ; nous avons le feu vert du maire et attendons toujours. » Il ne s'explique pas le fait que ses tentatives de prise de contact avec les autorités aient toutes été non concluantes. « Nous avons essayé de contacter les services communaux, personne ne nous répond, ils sont tous absents », dit-il. Les autorités locales, et particulièrement le P/APC, estime-t-il, n'associent pas les représentants des habitants dans les actions de prise en charge des contraintes rencontrées par la cité. « Ils manifestent à l'endroit du mouvement associatif une sorte de mépris et sous-estiment son concours dans l'amélioration de l'environnement immédiat de la ville », a-t-il ajouté. Les habitants interpellent de ce fait le wali, le seul à être conscient de leur problème, et l'invitent à rendre visite au site, comme il l'a fait déjà à maintes reprises. Béni M'hafeur, un vieux quartier datant de l'ère coloniale, renfermant plus de 800 habitations, pour la plupart en propriété, pâtit sérieusement du phénomène du glissement de terrain. Rappelons que l'effondrement de constructions illicites appartenant à 21 familles en octobre dernier avait été à l'origine de manifestations dans la rue, mais sans pour autant (hormis le wali) susciter une quelconque réaction. Devant l'absence totale des responsables de la commune, ces familles, complètement désespérées, ont fait appel à la coopération familiale, selon le président de l'association. Il faut rappeler que le quartier n'a pas bénéficié de programme de logements sociaux depuis 1992, et ses habitants pensent qu'il a été oublié par les autorités locales, d'autant plus que l'environnement connaît un état de dégradation avancé. Les fuites d'eaux constatées en permanence compliquent davantage la situation. C'est une cité laissée-pour-compte, estiment les représentants de quartiers, qui font appel aux pouvoirs publics pour mettre fin à cette situation. Nos tentatives de joindre le maire de Annaba pour avoir son avis sont restées infructueuses.