Le cycle de rencontres entre le ministère des Finances, responsables de banques et patrons n'a abouti à « aucune décision actée », a indiqué, hier, une source proche des milieux bancaires. « D'abord, si décision il y a, elle concernera uniquement les secteurs de la production mais jusqu'à maintenant, il n'y a rien de concret », ajoute la même source. Les parties concernées vont « poursuivre le rythme des réunions » afin de trouver un compromis, a souligné ce responsable qui a requis l'anonymat. L'introduction du crédit documentaire comme mode exclusif de paiement des importations a été à l'origine de plusieurs contraintes pour les entreprises qui se sont retrouvées, pour certaines, dans une situation de rupture de stocks de matières premières. Ces sociétés ainsi que les banques ont été prises au dépourvu. Ces dernières n'étaient pas encore préparées, du moins sur le plan des ressources humaines, pour faire face à un flux important d'opérations de crédit documentaire. Beaucoup d'opérateurs économiques sont dans le désarroi devant les lourdeurs bancaires créées par ce dispositif. La première réunion a eu lieu fin décembre 2009. Devant les nombreuses doléances des chefs d'entreprise qui se plaignaient des désagréments du crédoc, le gouvernement avait décidé de lancer le dialogue avec les concernés afin de lever un tant soit peu les contraintes sur les industriels qui pâtissent de cette mesure destinée à réduire la facture des importations. Karim Djoudi, ministre des Finances, s'est notamment réuni depuis et à plusieurs reprises avec les présidents des organisations patronales (Cap, Cgea, Cipa, Cnpa, Seve et Unep), les principaux responsables du secteur bancaire (BEA, BNA, CPA, BDL, CNEP) et l'Association des banques et des établissements financiers (Abef). Le ministère des Finances s'est engagé à mettre en place une palette de « mesures susceptibles d'être prises par les banques en vue de fluidifier, au profit des opérateurs nationaux productifs, le financement des importations de leurs intrants par le biais du crédit documentaire ainsi que celles visant l'amélioration des conditions d'accès des entreprises de production au financement bancaire ». Un comité conjoint, présidé par un représentant des services du Premier ministre ainsi que des représentants du ministère des Finances, des banques, du patronat ainsi que de l'UGTA devait être mis en place. La mission de ce comité est de dégager, avant la fin du mois de mars 2010, « toute mesure organisationnelle de nature à faciliter la tâche aux entreprises de production dans le recours au crédit documentaire pour le financement des importations ».