Si la mer est toute proche des chalets sis au site de la SNTR à la Verte Rive, la saison estivale, elle, est très loin aux yeux de leurs occupants. Seul l'air frais matinal de l'été rappelle les bons vieux moments quand les familles allaient sur la plage au lieu de camper chez elles. « Notre souci actuel est les conditions dans lesquelles nous vivons. Constatez par vous même la promiscuité qui nous guette. Nous sommes 13 personnes à vivre dans ce chalet d'une pièce, d'une salle de séjour et d'un coin cuisine-douche.Vous pensez qu'on a le moral pour les vacances ? », s'interroge un habitant de ce site qui abrite plus de 100 locataires dont 80 habitaient le bâtiment « F » à la cité Faïzi, secoué par le séisme du 21 mai 2003 et classé en rouge cinq. L'entretien des chalets, un souci L'immeuble subit, en ce moment, des travaux de réfection et les habitants devront regagner leur logement aussitôt les travaux finis. Notre passage dans cette cité a été justement l'occasion pour les habitants de dénoncer la manière avec laquelle leur immeuble est restauré. « Nous sommes inquiets de retourner dans notre bâtiment. Les travaux sont mal faits et la superficie de nos appartements s'est rétrécie par l'effet des piliers de soutènement. » Concernant les conditions de leur vie dans les chalets, les habitants sont unanimes à dire que la monotonie et l'abandon ont fini pas gagner du terrain. « Ici, il n'y a rien. Pas même un commerce où on peut s'approvisionner. Nous sommes contraints d'aller jusqu'au centre de la Verte Rive pour nous ravitailler. Que dire alors d'espace d'animation ! », explique un autre habitant. Plus critique à l'égard des autorités en charge de l'entretien des lieux, un sexagénaire s'indigne des fuites d'eaux usées et d'eau potable. « Personne n'est venu les réparer. Ces fuites remontent au mois de mars dernier... », dit-il. Une visite guidée dans son chalet en est la preuve. « Nous risquons d'attraper la malaria, si rien n'est fait », prévient-il. Au niveau du site, les habitants ont d'autres problèmes à soulever. Des herbes ont poussé derrière les chalets favorisant la prolifération d'insectes et de reptiles. « Les responsables de la commune de Bordj El Kiffan nous ont dit que ce n'est pas à eux qu'incombe l'entretien alors qu'au niveau de l'Ofares dont nous dépendons personne n'est là pour nous recevoir. Nous ne sommes pas respectés », se révolte un des habitants. Dans un des chalets du site, une famille prépare le mariage de son fils pour le mois d'août. Mais à l'heure actuelle, on ne sait pas trop où « mettre » les nouveaux mariés... « Nos familles sont éparpillées un peu partout depuis le séisme dernier. Qui dans des chalets, qui chez des voisins. On a hâte de reprendre le cours normal de la vie », souhaite le voisin.