L'interruption de cette ligne a duré plusieurs heures avant que les chauffeurs ne décident de reprendre leur travail. La veille, la situation était tout à fait contraire. Les voyageurs entassés par centaines étaient contraints d'attendre pendant plusieurs heures malgré la présence d'un méga bus stationné. Son chauffeur s'excuse de ne pouvoir prendre en charge les voyageurs — la plupart des étudiants et des travailleurs — pour l'unique et simple raison que ce n'est pas son tour. Il pointe du doigt le chef de gare. Ce dernier, obstiné à respecter cette notion de tour et d'horaire, fait la sourde oreille aux multiples sollicitations des voyageurs et à l'intervention des agents de police arrivés en patrouille à cette gare, il demande au chauffeur de bus d'enlever la plaque signalant sa destination et d'attendre son tour. Tout au long de la matinée du dimanche et lundi, bousculades et bagarres entre les voyageurs ont été signalées à la gare routière de Zéralda qui, d'ailleurs, compte un manque flagrant de commodités. Même si des travaux d'aménagement ont été réalisés il y a quelques mois, cette gare reste en deçà des attentes. Des abribus ont été montés pour deux ou trois lignes seulement, vers Staouéli, Douéra, Bou Ismaïl et Koléa, qui ne connaissent pas réellement un rush, comparés aux lignes desservant Alger-Centre, Chéraga ou Blida. Pis encore, ces 3 lignes, très importantes de par la forte demande des voyageurs, ne possèdent pas de quais, encore moins d'abribus. En ces journées pluvieuses, les centaines de voyageurs se réfugient sous les toitures et les tindas des magasins en attendant l'arrivée des bus. Il faut le dire, malgré les maintes révoltes des transporteurs et des voyageurs, cette situation lamentable dans laquelle sombre la gare routière de Zéralda ne semble pas inquiéter les responsables locaux de la commune. Un laisser-aller prémédité qui met mal à l'aise en premier lieu les voyageurs puis les transporteurs.