Les députés Ali Brahimi et Tarik Mira plaident pour la levée de l'état d'urgence, instauré en Algérie depuis 18 ans. « La levée de l'état d'urgence est une exigence éthique, une nécessité politique et une option patriotique », affirment-ils dans une déclaration rendue publique hier. Les ex-élus du RCD relèvent, dans ce sens, l'illégalité et le caractère désuet de cette situation imposée depuis le 9 février 1992. « Cette situation dure depuis 18 ans alors que différentes lois amnistiantes ont été décrétées et votées. De résiduel, le terrorisme est déclaré vaincu grâce à ces instruments juridiques et politiques. Dès lors, l'on s'interroge sur la perpétuation d'une option aussi désuète et illégale (…). Une fois de plus, l'Algérie vit dans l'anticonstitutionnalité qui a entaché l'ensemble des processus de légitimation mis en place depuis l'indépendance », déplorent-ils. Les conséquences du maintien de cet état sont, expliquent-ils, visibles à travers la dégradation de l'image de l'Algérie sur le plan international. Une image ternie davantage suite à l'inclusion de l'Algérie sur « la liste noire du transport aérien mondial ». En faisant une rétrospective des résultats désastreux de l'état d'urgence, le binôme rappelle que « le progrès et le développement harmonieux ne peuvent se passer de la démocratie ».