Invitée par l'Etablissement Arts et Culture, la diva de la chanson libanaise a gratifié l'assistance de ses plus belles chansons. C'est vers 20h que la chanteuse fait son apparition sur scène après que le public l'a réclamée à coup d'applaudissement. Son orchestre, composé de neuf musiciens et cinq choristes, se met en place. Après l'ajustement des instruments, les premières notes musicales très rythmées se font entendre. Elégante dans son ensemble pantalon et liquette en mousseline noire, l'artiste au look de la chanteuse française Charden, d'un geste gracieux déchaînera la foule dès les premiers mots prononcés. « Salem Alikoum. J'espère que vous comprenez ce que je dis (faisant allusion à son parler égyptien). L'essentiel est dans ma voix », lance-t-elle. Sur des airs de olé olé, elle étrennera la soirée par la célèbre chanson salem ya rouhi. D'une voix mi-enrouée, elle s'excusera avec beaucoup de grâce de cet « imprévu » en disant que c'est le climat égyptien très chaud et celui d'Alger trop froid qui l'a rendue malade. « Ce n'est pas grave pour ma voix, vous êtes là cher public pour me seconder. C'est à vous de choisir le programme de cette soirée. » La réponse ne se fait pas attendre puisque des salves d'applaudissements et des youyous nourris retentissent. A l'aise sur scène, son côté femme de théâtre et de cinéma se laisse deviner en filigrane. En témoignent ses déhanchements, ses déplacements et sa spontanéité. A l'unisson avec ses mélomanes essentiellement des jeunes filles, elle reprendra d'anciens et nouveaux titres comme Roméo et Juliette, Kolledah, Nefit bilad El-Allah, Ya habibi la anask, Wa la lillah, Habibi el ghalli, Law bina aih, Sadkny, Anta el-nos el helw. L'ambiance est électrique. Des pas de danse très entraînants, émanant de certains convives, sont perceptibles ici et là. Des briquets s'allument et des posters de la chanteuse sont brandis. Vouant une adoration à la chanteuse algérienne Warda El-Djazaïria, Sherine n'a pas pu s'empêcher de lui rendre hommage en reprenant sa chanson Ba hibik. Si Sherine Wagdy a donné le meilleur d'elle-même, son orchestre, s'est, pour sa part, surpassé par la qualité des instrumentations. A tour de rôle, le drâabki (percussionniste), le bassiste et le guitariste (el oud) ont offert des bouquets de leur technique instrumentale. Au bout d'une heure et demie, le conert de Sherine Wagdy, au grand regret des uns et des autres son spectacle tire à sa fin. Elle promet toutefois de revenir en Algérie prochainement avec une voix plus claire. Drapée du drapeau algérien, elle reprendra en chœur, une seconde fois, avec un public littéralement debout la chanson Kolleda. La foule n'est pas totalement rassasiée. Le devant de la scène est envahi par une grappe humaine cherchant à immortaliser soit avec leurs appareils photo soit avec leur portable l'artiste. Sherine Wagdy se retire, conquise, en laissant son orchestre donner les notes de la fin.