Le programme du président de la République relatif aux 100 locaux par commune est finalement une opération qui n'a pas suscité l'entrain ni l'adhésion des jeunes, premiers concernés par le projet. L'approche préconisée en matière de réalisation était déjà sujette à controverse tant les spécificités locales ne sont pas les mêmes d'une localité à une autre. Certains locaux réalisés dans des communes rurales sont devenus un motif de dérision, car le choix de leur implantation ne répondant à aucun critère. L'offre ne manque pas, mais par endroits, c'est carrément les sites qui ont vu s'ériger les blocs de locaux qui suscitent la méfiance d'où le désintérêt des postulants potentiels. Pas moins de 4200 unités ont été inscrites au niveau des 42 communes de la wilaya, mais seules 2000, dont 450 au niveau du chef-lieu, ont été achevées. Les 1530 autres connaissent, dit-on, un taux d'avancement de 90%. Au total, 3520 locaux avaient été lancés, dira le directeur de l'urbanisme et de la construction, Abdelaziz Sayouda. La cession, à titre d'exemple, des 191 locaux situés sur la route d'Alger a fait beaucoup jaser. De jeunes bénéficiaires qui s'en tenaient à l'esprit et à la lettre du texte d'application furent manu militari délocalisés et réaffectés vers d'autres sites car, arguaient les autorités concernées, il y avait volonté de « soustraire le centre commercial précité des désagréments que causeraient inévitablement des métiers comme la menuiserie, voire la soudure ou la plomberie dans des locaux situés en étages ». Mais ce n'est pas tout. Beaucoup de locaux ont été cédés mais aussitôt abandonnés. Des unités ont même servi par moments comme carte politique à la veille des élections aux élus. Résultat des courses, on s'est retrouvé avec des locaux distribués plus d'une fois, comme à la cité Volani. Ces derniers, dont les riverains réclament la démolition dans une lettre adressée au wali, n'ont pu susciter aucun intérêt. 12 des 59 premiers locaux réalisés dans la cité ont été totalement saccagés et ont vu portes, fenêtres et même toitures subtilisées. Le statut de certains autres locaux est entouré de suspicion, à l'exemple de ceux (une cinquantaine) mystérieusement emmurés à l'intérieur de l'enceinte universitaire à Zaâroura.