Le ministre appelle les enseignants à reprendre le chemin de l'école afin de rattraper le temps perdu lors des grèves précédentes. En prévision des mouvements de protestation que comptent entamer les syndicats autonomes de l'éducation, M. Benbouzid a rédigé une lettre à l'adresse des enseignants les appelant à la « raison » d'autant, est-il écrit, que « des décisions du gouvernement seront annoncées prochainement ». Dans sa lettre, le ministre de l'Education s'est montré, tour à tour, surpris : « Comment expliquer cette attitude, alors que le gouvernement s'est engagé à répondre favorablement aux revendications salariales » ; prévenant : « Il y va de l'intérêt des enseignants d'accorder aux pouvoirs publics le temps nécessaire d'une décision devant s'insérer dans le processus global de valorisation des salaires de l'ensemble des agents de la Fonction publique », et suspicieux : « Lorsque l'on considère que le ministère de l'Education nationale est le premier secteur à avoir élaboré un projet de régime indemnitaire allant dans le sens de l'amélioration de la condition salariale des enseignants, l'on ne peut que s'interroger sur les véritables motifs de ces menaces. » M. Benbouzid a tenu à rappeler que le dossier du régime indemnitaire a fait l'objet d'une prise en charge « sans délai ». « Il a été mené à un rythme soutenu dans le cadre du groupe de travail mixte MEN/syndicats, mis en place le 17 novembre 2009. Ensuite, des propositions ont été soumises à la commission ad hoc, installée par le gouvernement, dès le mois de décembre 2009. Ce travail est actuellement dans sa phase finale. Les décisions du gouvernement seront annoncées prochainement ». Et d'ajouter : « Comment expliquer cette attitude, alors que le gouvernement s'est engagé à répondre favorablement aux revendications des salaires avec un effet rétroactif applicable à partir de janvier 2008 ? » Le ministre appelle les enseignants à reprendre le chemin de l'école afin de rattraper le temps perdu causé par les grèves précédentes. « Les ‘‘dégâts'' de la grève de trois semaines lancée le 8 novembre 2009, qui a affecté le programme pédagogique, notamment les classes d'examen, ne sont pas encore rattrapés que le spectre d'une nouvelle grève est de nouveau agité. Rien ne peut justifier le recours à une grève supplémentaire qui aura pour conséquence une diminution irrémédiable des capacités des élèves à faire face aux examens », souligne-t-on. Le ministre trouve « regrettable » qu'un secteur aussi stratégique que celui de l'éducation soit continuellement contraint à des actions aussi extrêmes que les grèves, tout comme il juge nécessaire de privilégier le « dialogue » et la « concertation ». « Ce recours systématique aux grèves vient contrarier les efforts d'amélioration des performances de notre système éducatif et contribue à saper et annihiler les efforts consentis par la majorité des enseignants », estime M. Benbouzid. Et d'enchaîner : « Le ministère a toujours privilégié le dialogue et la concertation. Il a souvent fait preuve de magnanimité en annulant ses propres mesures coercitives, prévues par la réglementation, à l'égard des grévistes, comme les retraits sur salaire, les mesures disciplinaires, les retraits des plaintes de justice... » Le ministre semble croire que c'est là une « grève de trop » et recommande aux enseignants d'en mesurer les effets sur les élèves, leurs parents et « toute la famille éducative ».