La chambre d'accusation a confirmé, hier, la mise sous contrôle judiciaire du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, de son vice-président, Chawki Rahal, et de trois autres prévenus. Ces derniers sont interdits d'accès à leurs bureaux, selon une décision du juge d'instruction l Deux prévenus ont bénéficié de la levée du contrôle judiciaire en étant inculpés. Rebondissements dans l'affaire Sonatrach. Mercredi dernier, le juge d'instruction a notifié aux patrons de la compagnie une décision portant interdiction aux sept prévenus d'accéder à leurs bureaux. La mesure concerne non seulement le PDG, Mohamed Meziane, mais également son vice-président chargé de la commercialisation, Chawki Rahal, et cinq autres cadres, tous placés sous contrôle judiciaire. Ces derniers sont Abdelwahab Abdelaziz (directeur des activités centrales), Hassani Mustapha (directeur de la division forage), Cheikh (cadre à l'activité Amont) tous deux adjoints de Belkacem Boumedienne (vice-président chargé de l'activité Amont exploration et production) actuellement en détention provisoire, Aït Laoucine (chef du département commercial à l'activité commercialisation), Yahia Messaoud, directeur de division et adjoint de Bennameur Zenasni, vice-président de l'activité transport par canalisation (en détention). Cette interdiction était prévisible du fait que certains mis en cause (exception faite pour le PDG) continuaient à travailler et donc à avoir accès aux dossiers liés à l'affaire, ce qui, pour nombre de leurs collègues, suscitait beaucoup d'interrogations. Hier, après plus de deux semaines de suspense quant au sort des prévenus, la chambre d'accusation près la cour d'Alger a examiné les demandes du parquet général et des avocats, qui ont contesté les décisions de mise sous contrôle judiciaire prises par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Après les plaidoiries de la défense axées notamment sur la levée du contrôle judiciaire, en avançant le caractère humanitaire de certains prévenus comme le PDG qui souffre d'un problème de santé, mais aussi le statut de quelques cadres qui garantit leur présence devant la justice à chaque fois que cela est nécessaire. Pour sa part, le parquet général a requis le mandat de dépôt contre tous les prévenus, estimant que le dossier est trop grave et trop lourd. En fin de journée, alors que les rumeurs les plus folles circulaient à propos de l'éventuelle incarcération d'au moins cinq prévenus, la chambre d'accusation a débouté le ministère public et les avocats en confirmant les mesures de mise sous contrôle judiciaire prises à l'encontre du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, de Chawki Rahal, Hassani Mustapha, Abdelwahab Abdelaziz et Cheikh. Néanmoins, elle a les informés de la décision prise à l'encontre de Yahia Messaoud et Aït Laoucine, qui se retrouvent en liberté tout en étant inculpés. De ce fait, ils ne sont plus concernés par l'interdiction d'accès à leurs bureaux décidée par le juge. Ce qui laisse à la compagnie la liberté de les laisser poursuivre leurs activités ou de les suspendre en attendant les résultats de l'enquête judiciaire. En fait, même s'ils bénéficient du droit à la présomption d'innocence jusqu'à ce qu'ils soient définitivement jugés et condamnés pour les faits reprochés, leur présence sur les lieux de travail suscite moult interrogations parmi leurs collègues, au point de pousser le juge à réagir en leur interdisant d'y accéder. En tout état de cause, les décisions de la chambre d'accusation ont été qualifiées par de nombreux avocats de « raisonnables » et « équitables » à l'égard des prévenus. Parmi eux, maître Miloud Brahimi, qui les a jugées « sages et sereines ». Selon lui, la chambre d'accusation « a fait une bonne application de la loi ». A signaler que l'enquête judiciaire se poursuit. Les auditions ont concerné d'autres cadres de la compagnie, entendus en tant que témoins, sur de nombreux dossiers. Ce qui laisse supposer que de nouveaux rebondissements sont attendus dans les jours à venir…