Des sources judiciaires n'ont pas écarté l'ouverture d'autres dossiers liés à de graves malversations dans la gestion de la compagnie pétrolière. La chambre d'accusation, près la cour d'Alger, a renvoyé, pour la seconde fois, à une date ultérieure, le délibéré concernant les demandes des avocats et du parquet général. Tous les prévenus, à commencer par l'ancien PDG de Sonatrach, et un de ses vice-présidents chargé de la commercialisation, Chawki Rahal, avaient contesté les décisions de mise sous contrôle judiciaire du juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, à leur encontre dans le cadre de l'affaire, en introduisant des pourvois pour leur mise en liberté. Leurs avocats ont justifié cette demande par le fait que leurs mandants soient des « cadres qui jouissent de toutes les garanties qui leur permettent d'être à la disposition de la justice à tout moment ». Pour sa part, le parquet général a introduit un pourvoi pour requérir la mise sous mandat de dépôt, une mesure plus sévère, qui, selon lui, « doit être à la hauteur des graves faits qui sont reprochés aux prévenus ». Les deux parties ont déjà plaidé devant la chambre d'accusation et chacune attendait les réponses, prévues dimanche dernier, mais l'affaire a été renvoyée une première fois pour hier, puis une seconde fois, à dimanche prochain. Il est à signaler que la chambre d'accusation a déjà statué la semaine écoulée, en confirmant les mises sous mandat de dépôt, décidées par le juge d'instruction à l'encontre de sept autres prévenus, à savoir les deux enfants du PDG de Sonatrach, l'ancien président-directeur général du CPA, Hachemi Meghaoui, et son fils, deux vice-présidents de la compagnie, Benamar Zenasni, chargé de l'activité transport par canalisation (TRC), Belkacem Boumedienne, chargé de l'activité Amont (exploration et production), et un entrepreneur privé, Ali Smaïl Réda Djaâfar, associé du fils du PDG de Sonatrach, dans le groupement algéro-allemand, de matériel de sécurité, au centre de cette affaire liée à des malversations dans les marchés de gré à gré à coups de centaines de millions d'euros. Pour l'instant, le dossier est au stade de l'examen par la chambre d'accusation des demandes des prévenus, et ne connaîtra de nouveaux rebondissements qu'une fois le délibéré rendu. Des sources judiciaires n'ont pas écarté l'ouverture d'autres dossiers liés à de graves malversations dans la gestion des deniers de la compagnie pétrolière, surtout depuis que de nombreux cadres intègres commencent à briser le silence.