Depuis 1981, la culture de la betterave sucrière, un tubercule cultivé afin de produire le sucre, n'existe plus en Algérie. La décision d'arrêter cette culture provenait du ministère de l'Industrie de l'époque, qui « a jugé que l'option d'importation est la plus appropriée pour l'Algérie », indique Mustapha Mechkour, directeur de l'Institut technique de la culture maraîchère et industrielle (ITCMI), contacté par nos soins. Selon notre interlocuteur, la décision d'arrêter la culture de la betterave qui alimentait l'ancienne raffinerie de Khemis Miliana « n'est aucunement motivée par des raisons d'ordre climatique, mais il faut savoir que c'est une culture qui consomme des quantités importantes d'eau (6000 m3/hectare) », explique M. Mechkour. Selon lui, avant la prise de cette décision, l'Algérie cultivait jusqu'à 10 000 hectares de betterave sucrière sur les plaines du Chélif, de Annaba et de Guelma. Ainsi décidé, ces 10 000 hectares de betterave qui approvisionnaient l'ancienne raffinerie de l'Enasucre ont été rasés par une simple décision politique. La raffinerie de Khemis Miliana a été fermée par la suite, remplacée par l'option de l'importation, jugée « moins coûteuse » par le ministère de l'Agriculture. « Le coût de production est plus important que celui de l'importation, d'autant que le pays est sérieusement exposé au phénomène du stress hydrique. Si l'option de cultiver la betterave pour les besoins de produire le sucre l'emportait, nous risquerions de perdre certaines autres cultures des suites de cette décision car la betterave consomme énormément d'eau », nous explique un responsable du ministère de l'Agriculture. Résultat des courses : l'Algérie devient l'un des premiers importateurs du sucre au monde, approvisionnée notamment par le Brésil, Cuba, la Thaïlande et l'Union européenne.