Plus de 30 ans après sa construction, la cité Daksi connaît une dégradation du cadre de vie que ses habitants ne trouvent plus les mots nécessaires pour décrire. Une simple traversée, de long en large, de la cité offre aux regards des décors choquants sur des sites lamentables. Les locataires qui ne sont que de simples citoyens aspirant à vivre dans un climat sain semblent résignés à un sort qu'ils n'ont jamais cru connaître un jour. Les immeubles rappelant une certaine époque ne sont qu'un ensemble de dortoirs baignant dans un environnement puant. Les exemples des immeubles entourés de partout par des dépotoirs et des nappes aux odeurs nauséabondes, des jardins transformés en décharges sauvages au grand bonheur des rongeurs, ne manquent pas. Le cas de l'immeuble n°2 de la cité Daksi 1, plus connu par le bâtiment de la santé, est révélateur à plus d'un titre. Situé dans une cuvette, il reçoit dès les premières chutes de pluie le flot des eaux usées rejetées par les quatre égouts éventrés qui l'assiègent à longueur d'année, transformant les lieux en un véritable marais. Cette situation que nous avons pu constater de visu, durant les fortes chutes de neige et de pluie récemment enregistrées, et qui dure déjà depuis 3 ans empoisonne la vie aux locataires, notamment la famille occupant un appartement au rez-de-chaussée, au n° 11 depuis 1985, année où elle s'est trouvée dans l'obligation d'y débarquer pour pouvoir entretenir un enfant malade et alléger ses souffrances. Les conditions ne s'y prêtaient guère pour cette famille vivant constamment avec la peur d'être envahie, un jour, par les eaux. L'éclatement d'un égout la veille de l'Aïd El Fitr en décembre 2002 inaugure une longue série de tourments pour une famille qui a perdu son enfant malade dans des conditions douloureuses. Les multiples et incessants contacts avec les services de l'APC et de la wilaya, durant toute cette période, n'auront servi à rien. Alors que les autorités de la ville, notamment le maire et les services du secteur urbain, sont bien au fait de la chose, rien n'a été fait pour résoudre définitivement le problème par la réfection de la conduite d'évacuation des eaux usées traversant la cité et l'installation de nouveaux avaloirs. Un chantier qui ne devra pas coûter cher si l'on sait que des sommes colossales du Programme communal de développement (PCD) des années écoulées sont parties vers la construction des murettes et des interminables réfections des trottoirs avec le résultat que l'on connaît. Depuis trois ans, la scène burlesque des agents de l'APC qui viennent tenter de déboucher les égouts avec des moyens préhistoriques se répète quotidiennement. Pour les habitants de l'immeuble de la santé, le cauchemar continu.