Face aux mesures arbitraires, à l'oppression, à l'humiliation quotidienne, les prisonniers se rebellent, individuellement ou collectivement. Leur arme préférée : la grève de la faim. Plus de 440 prisonniers sont en grève de la faim depuis jeudi. Parmi eux, 400 militants du mouvement Hamas qui ont gelé leur protestation hier, après un accord avec les autorités pénitentiaires. Ils se plaignaient de la multiplication des fouilles de leurs cellules, des transferts injustifiés de certains d'entre eux vers d'autres prisons, ainsi que des amendes infligées par leurs geôliers pouvant atteindre les 150 euros. Selon la chaîne de télévision El Aqsa du mouvement Hamas, l'accord conclu entre les prisonniers du Hamas et les autorités pénitentiaires israéliennes comprend l'arrêt de toutes les formes de fouilles humiliantes, surtout celles forçant les détenus à se dévêtir, l'amélioration des conditions de vie dans la prison de Nafha en augmentant l'aération et en diminuant l'entassement dans les cellules. Une autre clause réclame le retour des prisonniers transférés dans leurs prisons d'origine. Des revendications concernent l'amélioration des conditions de vie dans toutes les prisons, comme la réception de livres, la permission des visites familiales ainsi que l'accès à une troisième chaîne d'infos. Quelques dizaines soutiennent le prisonnier Bilal Kayed, un militant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Alité, mains et pieds liés à son lit, dans l'hôpital israélien Barzilay, son état de santé se détériore en raison de son refus de s'alimenter depuis le 16 juin. Emprisonné depuis 14 ans et demi, il devait être libéré le 13 juin après avoir purgé la totalité de sa peine. Au lieu de cela, dans un acte sordide, les autorités israéliennes ont décidé de le garder en prison sous le statut de la détention administrative. C'est une mesure israélienne qui viole les droits de l'homme ainsi que le droit international. Elle permet aux autorités israéliennes de mettre en prison pour une période de 6 mois indéfiniment renouvelable n'importe quel Palestinien sans motif d'accusation ni jugement par un tribunal. Entre la vie et la mort, Bilal Kayed réclame sa liberté qu'il est prêt à payer de sa vie. Le président du comité des affaires des prisonniers palestiniens, Aïssa Karakaa, lui-même ancien détenu, a déclaré, hier, que les prisons israéliennes se sont transformées en champ d'affrontement et d'intifadha contre l'injustice, les humiliations et les lois racistes et arbitraires. En plus de Bilal Kayed, les frères Mohamed et Mahmoud Balboul, Aaiyad El Harimi et Malek El Kadi mènent également une grève de la faim depuis plusieurs jours pour protester contre leur incarcération en détention administrative.