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Afendim story
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2016

Nous arrivons à fuir cette pléthore de vendeurs venant des banlieues du Caire et du Saïd pour suivre Oussama, notre jeune accompagnateur de l'agence publique Touring Voyages Algérie, un des plus anciens tours opérateurs en Algérie.
On monte à bord d'une limousine pour prendre le chemin de notre hôtel, Corral Sea, situé dans la localité de Naima Bay. En cours de route nous nous sommes familiarisés avec le degré zéro de la conduite du véhicule, ici point de ceinture de sécurité, une over-vitesse et un code de la route jeté dans les caveaux de Akhenaton.
Point de chute : cette grande chaîne hôtelière, Corral Sea, qui s'érige entre deux grands hôtels, Aurora et Nubian village, dans la localité de Gharkana (la noyée !), voilà pour commencer et anticiper sur les gestes préventifs des noyades. Le service est très speed, nous avons pris nos clés et nos bracelets jaunes des all inclusifs, all inclusif est l'un des concepts touristiques axé sur le fourre-tout alimentaire, une bouffe intensive et moins diététique. Dans le monde du all inclusif, le boulimique est roi, c'est ce que confirme l'adage populaire «yakoul bhinih» (il mange avec ses yeux) .
Le jour se lève à peine et il fait déjà 35°C, on prend la direction de la plage pour s'offrir un bon bronzage et une baignade dans les eaux limpides de la mer Rouge, l'eau y est propre, les poissons se bousculent pour nous saluer. Seul un point négatif, la mer n'est pas profonde, on peut faire deux kilomètres sans que l'eau ne dépasse le 1 m 30, le tour opérateur a planifié une sortie vers l'île des Tyrans, une île très convoitée par les amateurs de sports subaquatiques.
Arnaqueurs
On s'acquitte du prix d'accès et on s'impatiente pour la découverte les fonds marins et les différents espèces de poissons. Une fois sur le site naturel de Ras Mohamed, on détrousse encore nos petites économies en livres égyptiennes pour la location de la combinaison, du tuyau de respiration et des lunettes. Voilà une autre forme d'arnaque, mais bon on accepte, on pique une tête et on découvre les fonds marins au milieu de cette réserve naturelle qui s'entend sur 480 km.
La réserve nationale de Ras Mohamed est riche de plus de 150 types de coraux, dont une partie est âgée de plus de deux millions d'années. Les trésors de Charm El Cheikh s'assemblent mais ne se ressemblent pas, avec une faune marine à vous couper le souffle, où l'on peut côtoyer paisiblement les murènes, les raies, les napoléons et autres brochets. C'était une courte excursion, marquée par de fortes sensations au sein de cette île des Tyrans.
On s'en sort avec quelques petits bobos de circonstance, Rachid, de Dellys, et Betty, de Djelfa, ont dû recourir aux recettes de grand-mère pour faire face au mal de mer. On remonte à bord pour retrouver notre lieu d'hébergement, et ce, après un long trajet houleux, au rythme de Law laabt ya zahr du chanteur Ahmed Shiba. Les deuxième et troisième jours sont ponctués par des baignades en mer, des plongeons au bord de la piscine et différentes activités aquatiques.
Beach volley, hand beach et autre gym et aérobie, pratiqués dans la bonne humeur, sous le regard bienveillant du duo animateur Ahmed et Natasha. Ici au Corral Sea, pratiquement l'ensemble des Egyptiens parlent, en plus de l'arabe et de l'anglais, la langue russe. Un atout de taille pour servir la première clientèle de ce complexe, à savoir les Russes, les Biélorusses et autre Ukrainiens, une manière de les fidéliser et faire face à la baisse de nombre de touristes venant de l'Europe de l'Est.
Nos soirées à Charm El Cheikh ne font que commencer avec une virée à Khalidj Naima, Soho, la Marina ou autres Souk El Adim, des spectacles divertissants aux thèmes orientalistes, où l'eunuque fait la part belle à la danseuse du ventre, le tout dans un décor digne des Mille et une nuits, où gravitent des parfumeries, des boutiques de souvenirs, des magazines de marque et des coffee shops, qui louent la table à 100 livres égyptiennes, un prix qui fait monter la tension artérielle et pour la faire descendre, on vous invite à siroter un verre de kerkadih, une boisson locale bonne pour la tension artérielle.
Dernier jour à Charm El Cheikh, et on ne peut pas quitter ce paisible lieu de villégiature, qui fut dans les années cinquante un modeste port de pêche, sans tenter ce loisir aux sensations fortes, le parachute. Un équipement de fou, bien guidé par une petite barque et encadré par un animateur photographe, qui nous invite à faire toutes les chorégraphies possibles et imaginables, quelques minutes de pur bonheur. La soirée s'est achevée dans le parc thématique Hollywood, où l'on s'est improvisé, le temps d'une pause, les alliés du célèbre Alien et des autres personnages du Jurassic Parc.
Autre news people, Soumeya, notre Miss Corall Sea, s'est incrustée dans le poster grandeur nature de Brad Pitt, en se payant des shooting all focus. 02h30, retour dans l'autobus de la ville avec seulement 3 guinih «livres» et pour une fois depuis notre séjour on a fait connaissance avec les services de sécurité accompagnés de chiens bergers renifleurs et qui ont dressé un barrage pour pister les éventuels éléments subversifs, dieu merci, la fouille ne nous concernait pas parce qu'il paraît que dans ces pays-là, le touriste est roi, pardon Pacha.
La place Tahrir est loin
Cairo by the window est sublimé par le rythme nubian de Fethi Salama et le texte fort et contestataire de Cheikh Imam, une belle manière de visiter oumou dounia loin des clichés touristiques, c'est l'heure du déjeuner et on s'attable dans le Mac'Do local face à l'université américaine pour économiser le peu de livres qui nous restent. Le lieu regorge de jeunes teenagers et autres «Ananiches» en pleine préparation de leurs examens de rattrapage.
On remonte la place Tahrir, qui représentait un haut lieu du printemps égyptien et l'agora par excellence des révolutions avortées, aujourd'hui un site convoité par les curieux et mal-aimé par une partie des Egyptiens. La place Tahrir paraît de loin seule face à un soleil arachnéen bouclant les 38 degrés. Non loin de là, un cireur quémandant un service pour quelques kourouches de survie, une scène qui rappelle la célèbre chanson de Hadj Omar Le cireur.
C'est aussi un personnage fictif des romans des éternels Naguib Mahfouz, Jamal Ghitani, Nawel Sadaoui et autre Alaa Aswani et dont les livres jonchaient le sol, des livres bien achalandés par les bouquinistes du Caire. Un des vendeurs de livres nous salue et entame la causette sur la grandeur du Caire et sa décadence actuelle avec la chute vertigineuse de la monnaie locale, la livre égyptienne, une discussion qui s'est enchaînée sur les tensions qui ont accompagné le match Algérie-Egypte, un mauvais souvenir balayé du coup par les événements tragiques de 2011.
Planning de fin d'après-midi : direction le Nil pour un dîner-spectacle dans un bateau-mouche pour admirer un coucher de soleil imprenable, une réelle ivresse visuelle. Une noce de lumière réverbérant ses scintillants rayons sur les eaux du Nil, des pêcheurs en personnages semi-figurés et éthérés recevant la baraka de la luminosité et s'offrant comme des modèles à des passionnés de Gauguin. D'autres somptueux tableaux dignes d'un grand format d'Henri Matisse, à l'image de celui qu'on capte dans le déhanchement d'une danseuse aux rondeurs opulentes drapée d'un bleu turquois gai et nostalgique.
Ne dit-on pas que «la révélation m'est venue de l'Orient». Deux heures après, on a fait immersion dans le célèbre bazar de Khan El khalili, un site entouré des mausolées Maquam El Hussein et El djamaa El Azhar, qui est en fait la célèbre université islamique. Fondée en 970 par Djawahir Benabdallah Sekkili (de Scille) et baptisée au nom d'El Azhar, pour rendre hommage à la fille du Prophète Mohamed, Fatima Zahra. Pour rappel, Le Caire a été conquis et construit par les Fatimides, venus de la Petite Kabylie en l'an 969 sous le règne du quatrième khalife fatimide Elmouiz Lidin Allah. Après ce bref aperçu historique prodigué par un vieux Saïdi marchant de tissus, on a réussi a négocier l'achat de quelques robes aux motifs pharaoniques et autres souvenirs, statuettes et papyrus inclus, sans oublier la pause-thé dans une ambiance toute cairote animée par un luthiste chantant les standards du répertoire de Abdelhalim Hafez, Alfin mara tahbi ya albi.
Et pour le dernier jour de notre voyage en Egypte, on s'est déplacés dans le plateau de Gizeh pour visiter les pyramides. L'une des sept merveilles du monde, classée par l'Unesco en 1979. On vient de frôler la terre des pharaons, un enchantement et un pèlerinage dans la pyramide de Kheops. Un site funéraire qui remonte à plus de 4500 ans ou 26 siècles avant notre ère, son poids est de 4,7 millions de tonnes, érigé pour abriter la dépouille de Kheops (2575 -2465 avant Jésus-Christ) fils de Snifrou et de la reine Hetepheres, une famille pharaonique du second empire évoquée dans le papyrus Westcar, vieux de 1600 ans avant Jésus-Christ. Cette lignée reste mal connue par rapport aux autres dynasties égyptiennes.
On a aussi visité Khephren et Meykirinos, et ce, bien évidemment à dos de dromadaire, guidés par les bédouins du Gizeh, des scènes mémorables suivies d'autres moments inoubliables que les familles de Dellys, de Ouargla, de Mostaganem et de Rouïba ont tenu à immortaliser en inscrivant leurs noms avec des lettres hiéroglyphes.
Retour à l'hôtel Nil Tower, c'est l'heure de la préparation de nos valises pour un chek-out à 4h, on a encore 3 heures devant nous pour nous balader dans les rues du Caire et apprécier cette ville culturelle, qui nous propose une pièce de théâtre d'Ahmed Badir, par là, un film de Adel Imam, par ci. God of Egypt veille bien sûr sur Le Caire et son offrande : l'éternel nahr Nil. Après un balade by night très intense, un pot sur la terrasse du dernier étage de l'hotel Four seasons s'impose, le blues s'installe et Oum Keltoum entonne Ya mesahrni.
Yazid Aït Mahieddine
Sites :
www.naguibmahfouz.com
www.egypteantique.com
www.touringalgeria.com
www.sciencesestavenir.fr/tag/egypt


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