Ce n'est plus un secret ni une nouveauté : l'Algérie importe tout et exporte peu. Même la zone de turbulences financière et économique, par laquelle passe le pays, n'a pas réussi à faire basculer la balance des exportations et surtout la promotion du produit local. Résultat : tous les prix des produits flambent ! Qu'il s'agisse de produits agroalimentaires, vestimentaires, mécaniques ou même dans le domaine automobile, les prix ont quasiment doublé. Dans certains cas, ils ont presque été multipliés par quatre. «Si un simple pot de crème dessert a augmenté de 25% en quelques semaines, comment voulez-vous qu'une voiture, totalement importée, n'augmente pas ?» s'insurge le Dr Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) qui considère que ces différentes augmentations sont une conséquence logique de l'économie algérienne basée essentiellement sur le commerce extérieur. «Le problème majeur qui se pose est que nous importons la majorité des produits disponibles sur le marché. Crise oblige ! La dévaluation du dinar a été inévitable. Ces deux éléments combinés ont fait que tout ce que les Algériens achètent a doublé de prix. Toutefois, parce que ces dévaluations ne sont pas proportionnées, tous les rêves d'augmentation, même les plus fous et les plus insensés, ont été réalisés. Cela est fortement aidé par le manque de contrôle, voire carrément l'absence de contrôle», explique notre interlocuteur qui ne se réjouit pas de la stabilité des prix des produits subventionnés par l'Etat, notamment de première nécessité. «Si les prix sont restés stables dans les grandes villes, ce n'est pas le cas dans les wilayas de l'intérieur et du sud du pays. Les prix du sachet de lait ont augmenté de plus de 10% dans plusieurs wilayas. La raison évoquée n'est pas la dévaluation du dinar, mais plutôt la révision à la hausse des prix des carburants. De facto, les frais de transport ont augmenté», conclut-il. La solution ? Certains experts préconisent l'encouragement de la production locale via la surtaxe des produits importés. Cela obligera, selon leurs dires, les industriels à produire localement et inciter les investisseurs étrangers à avoir des filiales sur le territoire algérien. En contrepartie, ils suggèrent d'offrir des privilèges fiscaux aux produits «made in Algeria». Selon leur appréciations, quelques peu moroses, si le rythme des exportations continue ainsi, d'ici 2018, l'Algérie ne sera pas seulement en déficit mais sombrera dans la faillite. Des décisions efficaces doivent être prises d'urgence.