N'ayant pas le choix, celle-ci boucle le travail en 3 mois au lieu des 10 contenus dans le contrat. La prouesse de la société locale qui a relevé le défi n'a pas fait que des heureux. En congé payé depuis le 1er avril dernier, certains bureaucrates ne se souciant guère des désagréments causés aux milliers de voyageurs et à l'infrastructure perdant un argent fou, imposent leur loi. Prévue dans un premier temps pour le début du mois d'août dernier, la réouverture est renvoyée aux calendes grecques. Les pouvoirs publics, qui ne voulaient pas entendre parler de 10 mois de travaux, ont fait le forcing pour atténuer la pression sur l'aéroport de Constantine et permettre aux voyageurs de renouer avec l'aéroport du 8 Mai 1945 de Sétif. Le ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaâ Talaï, avait pourtant instruit ses services pour y effectuer le vol d'essai. Lequel est, après moult tergiversations, programmé pour le jeudi 18 août 2016. A cause d'un problème de balisage qui n'est toujours pas finalisé, l'opération est purement et simplement renvoyée aux calendes grecques. Il convient de souligner que cet énième accroc n'intervient pas au bon moment. D'autant plus qu'il serait, nous dit-on, difficile de réquisitionner en cette période de pointe un avion pour réaliser une telle opération. Laquelle a été précédée le 20 juillet dernier par une homologation du travail réalisé par une entreprise locale, offrant ainsi l'opportunité à l'aéroport des Hauts-Plateaux sétifiens de pouvoir recevoir de gros porteurs, tels l'A330 (377places) ou le Boeing 767 (253places) et être en mesure d'assurer les longs courriers ainsi que les voyages de la Omra et du pèlerinage. Devant la fin de non-recevoir des «décideurs» de l'ombre ne faisant qu'à leur tête, les instructions du premier responsable du secteur sont donc ignorées. Pour un problème qui aurait pu être réglé en quelques jours, l'aéroport d'une grande région est toujours fermé. Au grand dam de ses usagers dont bon nombre d'entre eux, contactent quotidiennement nos bureaux : «On prend attache avec El Watan car il est le seul organe à suivre de près ce problème qui prend les allures d'un feuilleton. Trouvez- vous normal qu'en ces temps difficiles, des fonctionnaires qu'on paye à chaque fin de mois fassent tout pour, non seulement rendre la vie difficile aux voyageurs, mais saboter indirectement l'économie d'une région voyant son dynamisme sabordé par de tels croche-pieds ?», s'interrogent nos interlocuteurs à bout. Outré par la manière de faire des chargés du «balisage», le wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, qui a chapeauté l'opération de la piste, s'est, nous dit-on, déplacé lundi et mardi derniers sur les lieux, où il a fixé un dernier ultimatum. Selon certaines indiscrétions, le vol d'essai est officieusement prévu entre le 5 et le 7 septembre courant. Soit une semaine avant l'hypothétique reprise du trafic. Le nouveau planning sera-t-il, cette fois-ci le bon ? La réponse se trouve chez les responsables de l'ENNA (Entreprise nationale de la navigation aérienne) en charge du balisage et du service de la programmation d'Air Algérie, devant non seulement trouver un module pour effectuer le vol d'essai, mais transférer les vols de l'aéroport de Constantine vers celui de Sétif qui se débat contre l'inertie des partisans du moindre effort…