La décision a été prise pour dénoncer, a expliqué son groupe parlementaire dans un communiqué, «les simulacres qui se répètent alors que le pays a grandement besoin d'aborder ses graves problèmes politiques, économiques et sociaux». Ce n'est pas la première fois que le plus vieux parti de l'opposition adopte l'option du boycott. Et à quelques mois seulement des prochaines élections législatives, quel choix prendra-t-il à la lumière des leçons qu'il aura tirées de sa participation à l'actuel mandat ? Contacté hier, le secrétaire national à la communication, Youcef Aouchiche, a indiqué que la décision sera arrêtée au moment opportun suite à un débat qui aura lieu au sein des instances du parti. Mais d'ores et déjà, le responsable affirme que tous les objectifs, tactiques et stratégiques, tracés par le FFS ont été atteints. Il s'agit, selon lui, de remobiliser la population et de créer du mouvement dans le statu quo. Les parlementaires du parti, dit-il, ont mené des campagnes de proximité à travers les 48 wilayas du pays et ont apporté aide et assistance aux populations. Soutenant que le travail des députés n'est pas uniquement au niveau de l'institution parlementaire, M. Aouchiche a souligné que le boycott de certaines séances a été décidé pour dénoncer la gestion de l'instance par le bureau de l'APN. Le gouvernement a une mainmise totale sur ce dernier, ajoute le responsable du FFS, qui a tenu à dénoncer la nouvelle loi électorale publiée au Journal officiel et qui impose un pourcentage d'électeurs aux partis pour ouvrir droit à la participation. Notre interlocuteur, qui ne mâche par ses mots pour qualifier la disposition du nouveau régime électoral «d'arbitraire et de discriminatoire», rappelle en effet que le FFS affiche une irréprochable cohérence après avoir boycotté l'adoption de la nouvelle Constitution et bien évidemment des lois organiques qui ont suivi. Le parti de feu Hocine Aït Ahmed va-t-il continuer à jouer en solo en refusant de prendre part aux initiatives de l'opposition ou finira-t-il par répondre favorablement aux sollicitations de la classe politique ? Selon son secrétaire national à la communication, le FFS n'a jamais joué individuel, au contraire il reste toujours «ouvert au dialogue avec les forces politiques patriotiques et démocratiques». «Il est encore attaché au projet de construction d'un consensus national avec l'ensemble de la classe politique», a soutenu Youcef Aouchiche qui annonce la tenue les 7, 8, et 9 septembre à Souk El Ténine, à Béjaïa, de l'université d'été du parti sous le mot d'ordre : «Consensus national pour préserver notre pays et la lutte pour la démocratie et l'Etat de droit, une continuité de la lutte pour l'indépendance». Plusieurs thématiques seront développées lors de cet événement. Il s'agit notamment d'une conférence sur «La problématique du consensus national, modèle et type de réalisation» et d'une autre conférence sur «La montée des extrémismes, enjeux politiques et culturels». Le FFS prépare aussi sa traditionnelle conférence économique et sociale qui aura lieu à Alger le 17 septembre.