Dynamo, comme le surnomme affectueusement les habitants du quartier, est un pur produit de l'Usthb de Bab Ezzouar. Ce quadragénaire, avec l'humour décapant, réinvente chaque matin la joie de vivre à travers une maîtrise des lettres arabes, caressant ses bonnes feuilles. La nature a horreur du vide, et investir les espaces pour honorer la culture étaient également le leitmotiv de Bousaâd. Le premier geste symbolique a été la rencontre qui a perpétué le souvenir de l'un des maîtres incontestés des arts arabo-musulmans, M'hamed Hamioumna. Ainsi, le Malki ACT a pris naissance dans le petit jardin de l'ex-cité des Allobroges. M. Hami et son dynamique équipe ont également engagé tout un programme culturel, des plannings ponctués de visite de musées de La Casbah d'Alger, des arts et traditions populaires, le Bastion 23 et le musée de la calligraphie. Des sorties pédagogiques concluantes grâce aux conseils d'un grand passionné du patrimoine, Abderrahmane Bendoued. Ce bouillonnement cultuel a été pimenté par des soirées cinéma en plein air avec la projection Des vacances de l'inspecteur Tahar, de Moussa Haddad et Une si jeune paix, de Jaques Charby, dont les plaines de la cité Malki et la villa des enfants de chouhada du chemin de la Madeleine ont été les lieux de tournage. Toujours dans le registre du 7e art et pour la première fois, les enfants du quartier ont été conviés à des séances cinéma à la Cinémathèque d'Alger, et ce, à l'occasion de la sortie du film Fatma n'Soumer, de Belkacem Hadjadj . Un autre événement piloté par notre amoureux de la lecture : le programme «Lire en fête» appelé établissement arts et cultures, le concept était de créer une ambiance conviviale où les lecteurs passent toute l'après-midi à lire et à faire lire. Pédagogie Parmi ces passionnés de la lecture, un personnage exceptionnel, un véritable avaleur de livres, Arezki Zaouali ou Kiki, qui a 100 heures de lecture, a été honoré avec la remise d'un trophée du meilleur lecteur, une collection de livres lui a été offerte. Boussaâd, cet observateur du microcosme malkien, déniche déjà les favoris pour un nouveau record. Le fondateur du collectif Malki Act continue aujourd'hui son bonhomme de chemin avec un penchant pour la littérature. Ce passionné d'Albert Camus reconstitue son monde à travers un style narratif, empruntant des tournures langagières du village de ces parents Ath Addella (Aïn El Hammam), tout en incluant l'apport des scènes anecdotiques narrées par les célèbres mascottes malkiens Khelifa et Hamid. Un don intarissable et une grande sensibilité inspirée par les questionnements existentiels de son fils Nadjib. Chapeau bas à ce brave citoyen, enfant de l'un des premiers épiciers du quartier, dont le rêve est de pouvoir un jour animer la petite bibliothèque de la cité, réaliser le terrain de basket pour les filles et les garçons, publier ses nouvelles, exposer ses dessins. Mais en attendant, il doit déjà bousculer une administration et dénouer la chaîne d'une bureaucratie qui nous enchaîne.