A cette occasion, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a appelé ces derniers à déposer les armes. Le montant du soutien financier promis pour 2017-2020 devrait osciller autour de 12 milliards d'euros, contre 14 milliards sur les quatre années précédentes. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a pressé les insurgés talibans en Afghanistan de sceller une paix «honorable» avec les autorités de Kaboul pour assurer la reconstruction de ce pays en guerre depuis des décennies. «Il y a une voie vers une fin honorable d'un conflit que les talibans ont mené, un conflit qui ne peut pas et ne sera pas remporté sur les champs de bataille. Un règlement négocié avec le gouvernement afghan est le seul moyen de mettre un terme aux combats», a plaidé M. Kerry lors d'une conférence internationale de donateurs à Bruxelles. Les Etats-Unis réclament depuis longtemps l'amorce d'un processus de «réconciliation» entre les autorités afghanes et les talibans, «seul moyen», selon John Kerry, de «garantir la stabilité et de parvenir à une réduction complète des forces armées internationales». Les Etats-Unis, qui s'étaient massivement engagés militairement en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001, stationnent encore environ 9800 soldats dans ce pays, leur nombre devant baisser à 8400 la semaine prochaine. Ces militaires sont chargés de conseiller et de former les forces afghanes, mais disposent également d'un mandat pour aller combattre directement les insurgés talibans et l'organisation Etat islamique (EI), apparue en Afghanistan au début 2015, dans l'est du pays. Pour inciter Kaboul et les talibans à faire la paix, M. Kerry a pris l'exemple de l'accord signé fin septembre entre Kaboul et l'un de ses criminels de guerre, Gulbuddin Hekmatyar, encore en exil et qui s'est vu garantir l'immunité et un possible retour en politique malgré des protestations. «C'est un modèle pour ce qu'il serait possible de faire», a estimé le chef de la diplomatie américaine. Près de quatre décennies de guerre En décembre 1979, l'Union soviétique envahit l'Afghanistan ouvrant ainsi un nouveau front de la guerre froide. Les différentes factions afghanes, soutenues par l'Occident mené par les Etats-Unis, mènent la guerre aux troupes de l'envahisseur qui finit par quitter le pays en février 1989. Mais une autre guerre est déclenchée. Il s'agit de faire chuter le gouvernement d'obédience communiste du président Najibullah. Ce dernier est détrôné en 1992. Départ qui ouvre la voie à la guerre civile entre factions afghanes. En 1996, les talibans prennent le pouvoir à Kaboul et installent un régime fondé sur une interprétation rigoriste de la loi islamique qui interdit notamment les activités culturelles, l'éducation et le travail des femmes et les oblige à se couvrir intégralement. Sanctionné par l'Organisation des Nations unies (ONU), le régime taliban, dirigé par le mollah Omar, se rapproche d'Al Qaîda et accueille son chef Oussama Ben Laden. Fin 2001 marque l'invasion occidentale menée par les Etats-Unis en représailles après les attentats du 11 septembre perpétrés par Al Qaîda. Washington et ses alliés de l'Otan chassent les talibans et installent Hamid Karzaï au pouvoir. L'opération a mobilisé 150 000 soldats pour aider le gouvernement afghan à le sécuriser. Les talibans se réfugient dans les pays voisins, notamment au Pakistan, puis relancent la rébellion contre Kaboul et l'Otan. En décembre 2014, les troupes de l'Isaf (International Security Assistance Force) quittent le pays après 13 ans de conflit sans pour autant laminer l'insurrection des talibans. L'Otan reste en Afghanistan en 2015 avec la mission «Soutien résolu». Mais les insurgés talibans ont prévenu le nouveau président Ashraf Ghani, qui a pris ses fonctions en septembre 2014, qu'ils ne participeraient à aucune discussion sur la paix tant que des soldats étrangers resteront en Afghanistan.