Les pouvoirs publics en réalisant ces lieux d'habitation aux appellations numériques et aux allures tentaculaires donnent la priorité seulement aux logements, la question des commodités ne viendra qu'ultérieurement. A peine quelques semaines après le recasement de milliers de familles dans ces cités, les réclamations commencent à se faire entendre. C'est le cas de la cité Houch Douar Ben Ziane dans la commune de Bordj El Kiffan. Cette dernière a accueilli, depuis l'année dernière, des centaines de nouveaux habitants. La cité, qui se trouve à une encablure d'un oued hautement pollué, a été réalisée en un temps record. Hormis les immeubles qui occupent la majeure partie de l'assiette foncière, aucune structure dédiée aux loisirs et aux sports n'a été réalisée. Aux abords des immeubles implantés à équidistance, des fractions de terrains cernés par des murettes grillagées arborent de semblant espaces verts, qui font office de lieu de détente et de distraction. Mis à part ces parcelles de jardins improvisés, la cité est dépourvue de toutes autres commodités ou aménagements. Les jeunes préfèrent se détendre dans les champs et vergers qui avoisinent leur cité. Ils y organisent d'interminables parties de football. Dans les entrailles de la cité, les jeunes prennent de plus en plus d'habitudes symptomatiques d'une oisiveté qui commence à avoir de l'emprise sur eux. Des groupes de jeunes se rassemblent dans les cages d'escalier, dans les allées de la cité et aux abords des immeubles. Pour les plus nantis d'entre eux, ils prennent le bus pour Belcourt afin de retrouver leurs anciens amis. «L'arrêt des bus se trouve à quelques 500 m de la cité. Et ce n'est pas un arrêt officiel, car il arrive souvent que les bus ne s'arrêtent pas», confie un habitant de la cité. Quant aux établissements scolaires, ces derniers manquent cruellement. «La cité est pourvue d'une école primaire et d'un CEM qui ont été construits en même temps que les immeubles. Cependant, ces deux établissements ne peuvent répondre à toute la demande. Au primaire, le nombre d'élèves atteint quarante par classe, d'où la nécessité de construire d'autres établissements scolaires afin de résorber la demande», suggère un habitant de la cité. Et de conclure : «Nous avons également un problème de taille. Celui des odeurs qui émanent de oued El Hamiz. Il est urgent de remédier à ce problème, d'autant plus que les solutions existent. Outre les odeurs, la cité est continuellement envahie par les moustiques même en hiver. Toutes ces nuisances proviennent de l'oued. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu'elles se penchent sur ces problèmes en améliorant notre cadre de vie.»