La Semaine du cinéma algérien qui vient de s'achever à Témouchent, a fondé de nouvelles perspectives en faveur de la promotion du 7e art. En effet, à la clôture, Abdelali Koudid, le directeur de la maison de la culture, a annoncé que cette manifestation sera hissée, l'année prochaine, au rang de journées cinématographiques. Ce faisant, il a expliqué que la difficulté matérielle qui s'opposait à un tel projet est en voie d'être réglée, puisque la salle polyvalente de la maison de la culture, actuellement non fonctionnelle, vient de bénéficier d'une enveloppe pour son aménagement et son équipement. Par ailleurs, dès réception des travaux, a-t-il indiqué, des engagements conclus avec deux sociétés de distribution de films vont être mis à exécution. En outre, avec la réhabilitation du Casino, une ancienne salle de cinéma, et sa transformation en salle de répertoire de la cinémathèque, un projet en cours, la ville disposera de deux salles de projection et donc des moyens minimaux pour la réussite des futures journées. De même, des activités jusque-là ignorées vont pouvoir être lancées à travers la création d'un ciné-club et d'ateliers en formation audiovisuelle comme dans l'écriture scénaristique. Ceci étant relevé, qu'en a-t-il été de la Semaine du cinéma algérien ? Tout d'abord, bien que cette manifestation soit une action d'un modeste calibre, elle aura eu le mérite de déboucher sur de prometteuses perspectives pour le 7e art à Témouchent. L'on notera ensuite qu'elle a été structurée autour d'une intéressante exposition de Adda Chentouf, un mordu du cinéma, une exposition portant sur le cinéma algérien depuis sa naissance. Judicieusement illustrée par des photos et des affiches, elle reflète la production nationale, ses réalisateurs et ses comédiens. Complément indispensable, il y a eu la projection de films nationaux ainsi qu'une intéressante causerie ayant suivi une conférence donnée par Adda . Enfin, Fondu au noir, un ouvrage du décidément infatigable Adda, a fait l'objet d'une vente dédicace. Cette nouvelle édition mérite qu'on s'y attarde pour l'intérêt qu'elle représente. C'est à compte d'auteur que ce livre a été publié, ce qui dénote chez Adda d'une volonté qui frise la militance cinéphilique. Il est d'ailleurs injuste qu'aucun éditeur ne se soit intéressé à son ouvrage, ce qui aurait permis d'en faire une œuvre encore plus intéressante qu'elle ne l'est déjà, cela moyennant quelques retouches et allégements, ce qui relève du travail de l'éditeur en concertation avec l'auteur. Il n'en reste pas moins que Fondu au noir est un excellent outil pour forger chez le néophyte une culture cinématographique. Il le fait par le passage en revue de tous les films qu'a pu voir l'auteur entre 1970 et 1995. Chacun de ces films, même les navets (ce qui était superflu) y est disséqué. Néanmoins, Fondu … est loin d'être une simple addition de fiches techniques, comme le laisserait croire à première vue un rapide coup d'œil à son contenu. En effet, il s'agit d'une très fouillée et très documentée rétrospective consacrée au cinéma mondial à travers ce à quoi il a pu avoir accès en Algérie durant un quart de siècle. Ecrit dans un style alerte, Fondu au noir est consacré au film policier et à la comédie tant légère que dramatique. Il est à lire en attendant qu'un éditeur s'intéresse au tome 2 qui lui, est dédié à tous les autres genres (aventure et action, science-fiction, politique, espionnage, guerre,…)