Le colloque international Abdelhamid Benhadouga est de retour à Bordj Bou Arreridj après une rupture de quatre ans. Sa 15ème édition se déroule depuis hier jusqu'au jeudi 10 novembre au complexe culturel Aicha Haddad sous le thème de « Le roman et les arts entre expérimentation et critique ». Le colloque, qui est mis sous la présidence de l'écrivain et universitaire Said Boutadjine, a été marqué par la présence Malika Benhadouga, épouse du romancier, et de ses deux fils, Anis et Samy. Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, s'est félicité du retour du colloque et a évoqué l'effort fourni à cet effet par Abdelsamie Saïdoun, wali de Bordj Bou Arreridj, et le groupe Benhamadi (Condor) qui a contribué aux financements de la manifestation. Il a souhaité que d'autres opérateurs économiques privés participent à l'organisation d'activités culturelles au niveau national. Il a cité l'exemple de l'établissement public ONDA qui apporte son soutien à plusieurs événements dont la participation de l'opération de promotion du film « Le Puits » de Lotfi Bouchouchi, en course aux Oscars 2017 au nom de l'Algérie. Parlant de l'oeuvre de l'auteur « Le vent du sud », Azzeddine Mihoubi s'est rappellé de deux voyages avec l'écrivain en Arabie Saoudite et en Syrie. « Dans un hôtel Damas, il m'a demandé de lire mes textes poétiques. Il me corrigeait, me demandait de changer certains mots. J'ai découvert un critique de qualité, beaucoup appris de lui. A Djeddah, il a impressionné le public après la présentation d'une conférence sur le cinéma algérien. Il avait une parfaite connaissance du septième art algérien d'avant et d'après l'indépendance du pays et une excellente mémoire. Il avait un sens aigu de la précision. Il était une véritable école à lui seul », a soutenu Mihoubi . « Vent du sud », premier roman de Abdelhamid Benhadouga, écrit en 1971, a été adapté au grand écran par Mohamed Slim Riad en 1975. « Benhadouga était un homme discret, ne se mêlait pas des polémique. Le parfait exemple de l'intellectuel droit et sérieux. Il est parmi les fondateurs du roman algérien contemporain », a-t-il ajouté. Said Boutadjine, qui vient de publier aux editions El Ikhtilaf un nouveau roman « Aoudhou Billah », a rappelé que Abdelhamid Benhadouga, décédé 1996, était également un traducteur, un nouvelliste et un dramaturge. « Ce que je sais c'est qu'il a laissé presque 200 pièces de théâtre écrites. Je pense qu'il est venu le temps de rassembler ces textes et de les publier », a-t-il déclaré. Il a précisé que les actes du colloque seront publiés sous forme d'ouvrage qui sera soumis aux chercheurs et aux étudiants surtout que les thématiques traitées depuis la première édition sont variées et touchent à tous les aspects de la littérature. Evoquant la rentrée littaraire en Algérie, Azzeddine Mihoubi a annoncé que cette année, 70 romans ont été publiés. Ce qui ressemble à un record. Abdelsamie Saïdoun a, pour sa part, confirmé l'institution du prix Abdelhamid Benhadouga du meilleur roman algérien. Le jury de ce concours est composé des écrivains et universitaires Said Boutadjine et Brahim Saâdi. Les résultats seront annoncés lors de la cérémonie de clôture du colloque. « Il n'y a pas de contradiction entre le prix Benhadouga et les prix Assia Djebbar et Mohamed Dib. Plus, il y a des prix littéraires, plus c'est mieux. Je plaide aussi pour l'organisation dans le future de salons de livres thématiques dans des villes différentes », a souligné le ministre de la culture. La jeune romancière Hadjer Kouidri a été honorée lors de la cérémonie d'ouverture à la Maison de la culture Mohamed Boudiaf. Cette enseignante à l'école de journalisme d'Alger est auteur de deux romans « Nawrass Bacha et « Raïs » concentrés sur l'époque ottomane en Algérie.