"Environ 80% des cancers du poumon sont liés au tabagisme dont la prévalence est en nette augmentation en Algérie", a indiqué, jeudi à Oran, le chef du service de pneumologie de l'Etablissement hospitalier universitaire (EHU), le Pr Salah Lellou. En marge des 6es Journées internationales de pneumologie et des 7es Journées des pneumo-allergologues, le Pr Lellou a estimé que "plusieurs cancers sont imputés au tabac, notamment celui du poumon, et la situation s'aggrave en raison de l'augmentation de la prévalence du tabagisme en Algérie", estimant qu'il "doit y avoir une recherche et une évaluation drastiques du cancer bronchique". Considéré comme le premier pollueur des poumons, le tabac tue un fumeur régulier sur 2 des suites de son tabagisme dont la moitié avant l'âge de 60 ans. Dans ce contexte, parmi les 4 000 agents chimiques contenus dans la cigarette, 20 ont un effet carcinogène certain. Le problème lié au tabagisme passif est lui aussi posé avec acuité puisqu'il tue chaque année entre 4 000 et 5 000 personnes qui ne fument pas dont 2/3 de malades cardiovasculaires. Il a affirmé qu'il est essentiel aussi bien pour le patient que pour le médecin traitant qu'il y ait une mise à jour des connaissances grâce à l'apport des spécialistes nationaux et étrangers. "Le malade a besoin de savoir tout ce qui est nouveau en matière d'exploration et de traitement pour arriver à diagnostiquer précocement les patients à l'horizon 2019", a précisé le Pr Lellou, également président du comité d'organisation de cette manifestation scientifique qui a vu la participation de 400 médecins et spécialistes. Selon notre interlocuteur, il est prévu un programme de lutte contre le tabac pour empêcher l'apparition du cancer bronchique. Dans ce contexte, un réseau de médecins généralistes et de spécialistes a été mis sur pied à l'effet de coordonner leurs efforts en vue de contenir l'évolution de cette maladie. Ainsi, le cancer bronchique, les maladies cardio-vasculaires et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont responsables de la mort de 15 000 personnes par an en Algérie. Un appel à l'action préventive et la prise en charge de la qualité de vie d'environ 1,5 million de patients qui vivent avec cette affection chronique (BPCO) a été mis en évidence par un spécialiste. "La proportion des sujets risquant de développer une BPCO s'élève à plus de 35%, ce qui représente une possible ‘antichambre' de la maladie en Algérie." Lors de cette rencontre scientifique, les thèmes abordés par les participants ont porté particulièrement sur le cancer bronchique, la BPCO et l'asthme. Des ateliers de formation continue sur le traitement de l'apnée du sommeil, l'imagerie médicale dans le bilan du cancer bronchique et des pneumopathies diffuses (PID), ainsi qu'un workshop sur la ventilation non invasive (VNI) en milieu hospitalier et à domicile ont été organisés corrélativement à ces journées scientifiques. K. REGUIEG-ISSAAD