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Aït Kheïr (Aït Khellili)
La poterie fait vivre
Publié dans El Watan le 14 - 03 - 2005

Aït Kheïr, dans la commune d'Aït Khellili, perché à 700 m d'altitude est l'un des rares villages de la Kabylie profonde à avoir préservé soigneusement et jalousement sa vocation ancestrale : la poterie traditionnelle.
Quelque 5000 âmes y vivent. Au voyageur qui le parcourt au printemps, le village d'Aït Kheïr offre le spectacle de ces femmes courbées par le poids des années, assises sur le seuil de leur maison, en train de manier la terre sous le regard de leur progéniture. A l'origine, témoigne une vieille femme, la pratique de cette activité s'est perpétuée au lendemain de la visite des aïeux du village chez le saint Sidi Ali Ouamara des Aït Yahia (Aïn El Hammam). Préoccupés par leur survie, les visiteurs eurent comme réponse du saint : « Vous vivrez de la terre. » C'est alors que chacun, fort de la bénédiction du saint, s'est mis à modeler la terre argileuse. Jarres, couscoussiers et plats divers sont autant d'objets façonnés manuellement, pour les troquer et tirer quelques bénéfices. Peu de temps après avoir écoulé leurs produits jusqu'aux coins les plus reculés de la région, les Aït Kheïr, voyant leurs « subsides » diminuer, se rendirent pour la seconde fois chez le saint Sidi Ali Ouamara. Les mêmes préoccupations furent de nouveau soulevées, raconte encore la vieille femme. En guise de réponse, le saint leur a dit : « Fabriquez et façonnez des objets, je les fragiliserai. Ainsi, il y aura autant de produits à troquer et chacun y trouvera son compte. » De la terre argileuse au produit fini, les Ath Kheïr ont conservé le même procédé, celui pratiqué des décennies durant. Et mis à part l'extraction de la terre, la coupe de bois et la cuisson, le métier est au féminin. La terre argileuse ou terre glaise, matière première de la poterie, est très répandue. Extraite du sol, elle renferme souvent des impuretés telles que la roche et le sable. Une fois extraite, la terre doit être écrasée, puis tamisée jusqu'à être transformée en poudre extrêmement fine. Après cette opération, les femmes potières doivent, pour l'obtention de fines lamelles brillantes, procéder de la même façon, c'est-à-dire écraser et tamiser du tuf, une variété de silice indispensable pour la solidité du mélange à la cuisson et éviter le risque de fissuration. Puis intervient le mélange de la terre glaise avec les fines lamelles de tuf en quantité égale. Le mélange obtenu ne serait prêt à l'utilisation qu'après avoir été suffisamment travaillé et pressé. La pâte devient homogène et élastique. Au fur et à mesure que les objets sont façonnés, ils sont exposés au soleil pour éliminer l'humidité de la pâte, c'est la phase de séchage. Une fois secs, les objets seront polis à l'aide de petites pierres. Les couleurs en deux teintes, le rouge et le noir, proviennent des cailloux soigneusement pulvérisés avant d'être dilués dans l'eau. La cuisson des objets façonnés manuellement dure trois à quatre heures. Cette opération est exécutée sur un lit de matériaux fumigènes (branches de bois, feuilles...) sur lequel sont entreposés les objets. A proximité de chaque foyer, une excavation à même le sol y est spécialement conçue pour cette opération. Lorsque le bois a fini de brûler, les objets sont recouverts de feuilles de fougère ou de branchages L'argile, qui à l'atelier de fortune, paraissait grise et terne, prend une couleur chaude et attrayante à la cuisson, chamois brun ou rouge foncé, présentant toujours une surface mate. Les objets prêts à être troqués sont d'autant plus remarquables qu'ils reproduisent avec une surprenante exactitude les motifs de la localité et de l'époque.

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