Aït Hichem, ce petit village perché sur une colline, à près de 1200 m d'altitude fait partie de la commune d'Aït Yahia, dans la daïra d'Aïn El Hammam. La vie y est identique à celle de tous les villages kabyles avec son lot de jeunes chômeurs. Ses 4000 h, tout autant que le commun des algériens souffrent des problèmes de la vie de tous les jours, de l'oisiveté du manque de commodités et de tous les problèmes inhérents à la vie quotidienne. Rien ne le distinguerait des autres bourgades voisines si ce n'est cet art séculaire qui, de temps à autre, fait sortir la commune de sa léthargie ambiante. Une fois par an, quand les conditions financières et sécuritaires le permettent, les Aït Hichem vivent une semaine au rythme de la Fête du tapis. Ils veulent garder jalousement le cachet du produit local. Le tissage à Aït Hichem est une activité strictement féminine. Les femmes y sont initiées très jeunes et transmettent leur savoir-faire de génération en génération avec une parfaite maîtrise des techniques ainsi que le respect strict des motifs et des couleurs. Ce n'est qu'en 1892 que le tissage a été introduit à l'école d'Aït Hichem, une des plus anciennes d'Afrique du Nord. Du point de vue économique, le travail des tisseuses a toujours représenté un apport non négligeable pour les ressources de la famille. De nombreuses femmes continuent, aujourd'hui, à vivre du produit généré par la vente du tapis malgré les difficultés auxquelles la fonction est confrontée. En oeuvrant à préserver leur art, les Aït Hichem sont conscients qu'ils préservent un pan non négligeable de leur histoire.