Conséquence : l'alimentation en eau potable d'une partie de la wilaya d'Alger est interrompue. La décision appliquée depuis mercredi dernier en milieu de journée est dictée par l'Autorité de régulation des eaux des barrages, dépendant du ministère des ressources en eau, qui veille à «éviter d'atteindre des taux critiques dans la diminution des quantités d'eau stockées à l'intérieur de ces ouvrages hydrauliques», souligne le directeur de l'hydraulique à Tizi Ouzou, Rachid Hameg. Ce dernier nous a confié que cette mesure devra sans doute s'étaler sur plusieurs mois expliquant que cette suspension dépendra du taux de pluviométrie enregistré pendant la saison des pluies et donc de celui du remplissage du barrage. D'après le même responsable, «c'est une mesure de prévention qui permettra au barrage de Taksebt d'augmenter ses réserves», d'autant plus que son taux de remplissage a considérablement baissé ces dernières semaines. Il est en effet tombé jusqu'à atteindre 61 millions de mètres cubes d'eau emmagasinés soit moins de 41% de sa capacité de stockage. Un record est une fois de plus enregistré dans la baisse des quantités d'eau recueillies. La capitale du pays bénéficiait jusque-là de 42% du volume d'eau pompé quotidiennement à savoir près de 200 000 m³. Le barrage Taksebt réalisé sur l'Oued Aïssi au sud-est du chef-lieu de la wilaya continuera cependant à alimenter deux régions non concernées par la mesure de suspenssion. Il s'agit de Tizi Ouzou d'un côté qui bénéficiait habituellement de 38% soit 150 000 m³ quotidiens et une partie de la wilaya de Boumerdès avec un volume journalier de 81 000 m³ à savoir 20% de la quantité pompée. Le directeur de l'hydraulique de Tizi Ouzou, loin d'être alarmiste, voit en cette mesure «qui a tardé à être mise en place, une très bonne chose puisque cela permettra au barrage de se remplir de manière plus rapide après les intempéries, comme c'est une manière de gérer la ressource en prévision de la saison estivale». La question de la gestion de l'eau reste d'ailleurs posée à l'heure où cette ressource devient de plus en plus rare. La régularisation et la rationalisation de la distribution de l'eau se posera sans doute un jour. La pose des compteurs est une manière d'assurer cette rationalisation, même si jusqu'à présent, rares sont les foyers qui en disposent. Pour le directeur de l'hydraulique à Tizi Ouzou, «il est temps d'inculquer la culture de la pose des compteurs dans tous les foyers». Le travail est basé sur la sensibilisation de la population mais c'est aussi «un effort que devront fournir les APC en plus de l'organisme de gestion», conclut Rachid Hameg.